(Belga) "J'ose penser qu'un juge, dans des circonstances telles que celles-là, aurait pu en arriver à une autre décision, mais je fais mieux de ne pas l'expliquer, en tant que ministre de la Justice", a affirmé mardi soir le ministre Koen Geens sur le plateau de l'émission "Terzake", de la chaîne télévisée flamande Canvas. Sur le plateau de la chaîne commerciale VTM, M. Geens avait auparavant indiqué qu'il ne se sentait pas politiquement responsable de la décision prise par un juge.
Steve B., qui est suspecté d'avoir assassiné la jeune Julie Van Espen, a été condamné le 30 juin 2017 à quatre ans de prison pour le viol de son ex-petite amie. Son arrestation immédiate n'avait alors pas été ordonnée. Le trentenaire avait aussitôt interjeté appel et été laissé en liberté dans l'attente de son procès devant la cour d'appel. Selon le tribunal, son arrestation n'avait pas été ordonnée car il n'y avait pas d'indication qu'il tenterait d'échapper à l'exécution de la peine. M. Geens n'a pas souhaité s'exprimer à propos de cette décision, mais au cours de l'émission Terzake, il a tout de même affirmé qu'une arrestation immédiate n'aurait pas été "si mauvaise". Le ministre de la Justice s'est dit ouvert à une modification de la loi pour faire en sorte que la récidive puisse être ajoutée comme facteur favorable à une arrestation avant une audience en appel. Le fait que le procès en appel se fasse attendre aussi longtemps est attribué, entre autres, à un problème d'effectifs par la cour d'appel d'Anvers. La priorité est donnée au traitement d'affaires dans lesquelles la personne suspecte est en détention provisoire. "Une cour s'organise et fixe elle-même les priorités. Un ministre peut y faire très peu de choses", a ajouté M. Geens. "Nous sommes collectivement responsables de la situation de notre pays, mais je pense qu'en tant que ministre de la Justice, je ne dois pas tout le temps prendre la défense de la magistrature", a encore dit Koen Geens. (Belga)
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