Khalid El Bakraoui, l'un des terroristes de l'attentat du 22 mars au métro Maelbeek à Bruxelles. Trois semaines avant les attentats de Paris, il avait été arrêté et entendu en Belgique dans le cadre d’un dossier de trafic d’armes. Nous avons obtenu en exclusivité l’ensemble de son audition. Ce qui est marquant c’est qu’à aucun moment les questions religieuses ou de radicalisation ne sont évoquées par les enquêteurs alors que son rapprochement avec l'islam radical était déjà connu . Reportage de Benjamin Samyn et Guillaume Houssonloge.
L’audition par la police de Khalid El Bakraoui, l'un des futurs auteurs de l'attentat de la station de métro Maelbeek le 22 mars à Bruxelles, a lieu le 21 octobre 2015, quelques semaines avant les attentats de Paris. L’ensemble de l’entretien tient dans un document de 9 pages.
L'enquête fait suite à l’achat répété par certains de ses proches de chargeurs de kalachnikov dans une armurerie du Brabant wallon. Les investigations ont prouvé que le futur kamikaze a sollicité ses connaissance pour les obtenir. Mais, face aux questions, il nie tout et se joue des policiers.
Aucune question ne lui sera posée par rapport à l’islam radical. Khalid El Bakraoui n'apparait en effet pas à ce moment-là dans les radars de l’antiterrorisme. Pourtant, à cette date, il a déjà loué des planques en vue des attentats de Paris.
Avec le recul, ses déclarations lors de son audition concernant la saisie de son passeport attire notre attention. "Vous me faites savoir qu’il y avait des cachets de la Turquie. Ben oui, eh alors, j’y suis allé en vacances avec mon épouse (...) Je suis également allé en Arabie Saoudite au petit pèlerinage des musulmans, à la Mecque."
Comment expliquer que les enquêteurs n'étaient pas au courant de la radicalisation de Khalid El Bakraoui alors que celle-ci a eu lieu en prison et semblait connue comme nous l’explique une de ces connaissances?
Nous avons contacté l’autorité pénitentiaires qui n’a pas souhaité nous répondre.
Khalid EL Bakraoui entendu 3 semaines avant les attentats de Paris et une radicalisation connue en prison qui n’arrive dans les radars des enquêteurs: le raté semble immense. Et cette audition qui se termine par la relaxe du kamikaze de la station Maelbeek.
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