(Belga) L'argument de la défense de Mehdi Nemmouche selon lequel son absence d'ADN sur la poignée de la porte du local d'accueil du Musée juif constitue une preuve de son innocence a une nouvelle fois été relativisé par le témoignage de l'expert belge qui est intervenu dans le dossier. Les victimes Emanuel Riva et Dominique Sabrier ont aussi touché cette poignée, sans y laisser d'ADN, a fait remarquer lundi matin devant la cour d'assises de Bruxelles l'avocat général Yves Moreau.
L'expert, qui devait initialement témoigner avec son homologue français, est revenu sur les analyses qu'il a menées à la demande des juges d'instruction. Il a confirmé avoir retrouvé l'ADN de Mehdi Nemmouche sur la kalachnikov utilisée au Musée juif, sur des éléments retrouvés en sa possession lors de son arrestation et sur des objets découverts dans l'appartement qu'il a occupé à Molenbeek. La défense de Mehdi Nemmouche avait argumenté avec force, dès l'entame du procès, que l'absence d'ADN de l'accusé sur la poignée de la porte du musée, alors que le tueur l'a touchée à plusieurs reprises, était une preuve de son innocence. Comme son confrère français l'avait déjà expliqué à la cour, l'expert a souligné qu'on ne laissait pas forcément son ADN sur quelque chose qu'on touche. L'avocat général s'est emparé de ce témoignage et a demandé à revisionner des images de vidéo-surveillance sur lesquelles on voit successivement Dominique Sabrier, Emanuel Riva et le tueur toucher la poignée. Les victimes n'y ont pas laissé de trace alors qu'elles semblent mettre davantage d'intensité dans leur geste, a relevé Yves Moreau, qui s'en est pris aux conclusions présentées à ce sujet dans l'acte de défense. Son interprétation a été confirmée par l'expert, qui a donc invalidé l'argumentaire des avocats de Mehdi Nemmouche sur ce point. (Belga)
Vos commentaires