(Belga) Adoptée le 31 juillet, la loi obligeant les magistrats à suivre une formation en matière de violences sexuelles et intrafamiliales est entrée en vigueur lundi. Amnesty et SOS Viol s'en réjouissent, a fait savoir l'ONG de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.
"Cette nouvelle loi est un pas important et positif dans la bonne direction, qui répond à l'une de nos principales préoccupations en matière de lutte contre le viol et les violences sexuelles en Belgique: les nombreuses lacunes dans la formation des acteurs de première ligne, notamment dans le secteur judiciaire", expliquent les deux organisations. Elles demandent néanmoins "plus d'informations sur le contenu de la formation, sur la chronologie et les modalités de la mise en œuvre". Au mois de mars, Amnesty et SOS Viol avaient rendu publics les résultats d'un sondage réalisé par l'institut Dedicated sur le viol et les violences sexuelles en Belgique. Plus de deux tiers des répondants avaient estimé que le fait que l'accueil de la police ne soit pas optimal pouvait "certainement" ou "probablement" constituer un frein pour les victimes. Selon Amnesty, le sondage avait également révélé que, parmi les femmes qui avaient porté plainte pour des faits de violence sexuelle, seules 14% se déclaraient satisfaites de cette démarche et 77% des personnes interrogées considéraient que le fait que la justice ne soit pas efficace pour condamner les auteurs de viols pouvait être un frein aux démarches des victimes. "Ces réponses sont à mettre en relation avec le fait que 53% des affaires de viols sont classées sans suite. Aussi, il est essentiel que la qualité des enquêtes soit améliorée, notamment en matière de récolte de preuves", indiquent les organisations. "Nous insistons également sur les progrès à réaliser en ce qui concerne le traitement réservé aux victimes, trop souvent confrontées au phénomène de victimisation secondaire en raison de questions ou de réflexions maladroites au cours de la procédure." (Belga)
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