Le patron du Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) français, Hubert Bonneau, s'est confié à l'hebdomadaire Le Point sur les actes terroristes perpétrés en Europe depuis début 2015. Il a ainsi dévoilé que nos sociétés étaient particulièrement fragiles face à ce fléau. "Les groupes terroristes profitent d'une véritable faiblesse de nos démocraties. J'ose le dire", a ainsi déclaré Hubert Bonneau avant de préciser que le financement de telles cellules ne venait pas spécialement de là où l'on pourrait l'imaginer. "On a des gens qui agissent avec peu de matériel, peu de technologie et qui s'autofinancent. L'argent ne vient pas du Moyen-Orient, il vient de Cofidis et de Cetelem. À Sousse, un type a abattu trente Occidentaux sur une plage. Le résultat ? C'est la faillite de la Tunisie. L'État coule. C'est l'économie qui est visée", a-t-il ajouté.
L'homme s'est montré assez pessimiste envers les possibilités qui existent pour se défendre contre de telles attaques sensées "plonger la population, par leurs actions, dans la sidération".
Mais si la note globale ne s'avère pas très élevée, il a tenu à souligner un point positif en soulignant les améliorations apportées au niveau de la coopération internationale. "L'année dernière, après les attentats du mois de janvier, la Belgique a fait appel à la France dans le cadre d'une opération à Verviers", a-t-il confié avant de dévoiler les intentions des terroristes. "L'idée des terroristes était d'enlever une haute autorité belge et de la décapiter en direct pour mettre les images sur les réseaux. Le GIGN est intervenu en Belgique, il y a eu une demande de coopération internationale qui a fonctionné", rappelle Hubert Bonneau.
Le parquet fédéral, qui n'a pas confirmé l'information, laisse "la responsabilité de ces propos à ceux qui les tiennent", a précisé son porte-parole à l'Agence Belga.
Le 15 janvier 2015, en début de soirée, les unités spéciales de la police belge avaient mené une offensive dans une habitation de la rue de la Colline à Verviers. L'action visait l'arrestation de personnes appartenant à une cellule terroriste et ayant pour projet de commettre des attentats imminents sur le territoire belge. La police avait abattu deux présumés terroristes et en avait arrêté un autre, Marouan El Bali, après des échanges de tirs avec les suspects. Plusieurs opérations menées dans la foulée en région bruxelloise avaient, elles, abouti à l'arrestation d'autres individus soupçonnés d'appartenir à la même filière.
Le procès de cette cellule terroriste doit débuter la 9 mai prochain. Seize personnes sont prévenues dans ce dossier pour participation à des activités d'un groupe terroriste et certaines d'entre elles pour avoir planifié des attentats à Verviers, en janvier 2015.
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