Le tribunal correctionnel de Liège a condamné lundi un ancien policier de Liège à une peine de 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 600 euros avec sursis dans le dossier relatif à la mort de Louise Lavergne. Cette jeune femme avait été tuée par Patrick Vanderlinden. La victime avait dénoncé, 30 mois avant les faits, un comportement anormal de Patrick Vanderlinden auprès d'un policier qui n'avait pas rédigé de procès-verbal.
Le 8 octobre 2017, la jeune étudiante française de la faculté vétérinaire de Liège avait été étranglée et tuée d'un coup de couteau. Patrick Vanderlinden, son voisin âgé de 54 ans, avait avoué avoir commis les faits. L'homme avait déjà été condamné à deux reprises pour des faits de mœurs et se trouvait sous régime de libération conditionnelle. Patrick Vanderlinden avait mis fin à ses jours dans le courant de l'enquête. Cette enquête avait révélé qu'un incident avait préalablement opposé Louise Lavergne à Patrick Vanderlinden lorsqu'elle l'avait surpris nu sur son palier. La jeune femme s'était présentée en février 2015 à la police d'Angleur pour dénoncer les faits. Un policier qui l'avait reçue avait rédigé une fiche d'information mais n'avait pas rédigé de procès-verbal transmis au parquet.
Ce policier a répondu d'une prévention d'homicide involontaire par défaut de prévoyance et de précaution. Le tribunal a reconnu l'existence d'une faute et a estimé qu'un policier diligent et prudent aurait opté pour d'autres choix que celui effectué. La rédaction d'un procès-verbal, signalant un fait d'outrage public aux mœurs, aurait entraîné un suivi judiciaire et la transmission à la jeune fille d'une information relative au passé judiciaire de Patrick Vanderlinden. Cela aurait permis à cette jeune fille de prendre des dispositions. Le policier, sans antécédents judiciaires, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à une amende de 600 euros avec sursis. L'employeur du policier est condamné à indemniser la famille de la victime. "Le tribunal est mesuré dans l'évaluation du lien de causalité entre la faute et le décès. Il y a une faute dans le comportement du policier, mais il ne s'agit pas d'une faute lourde, inexcusable ou répétée. Le jugement est empreint d'humanité", analyse Me Jean-Louis Gilissen, avocat du policier.
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