(Belga) Mehdi Nemmouche était quelqu'un d'"atypique" dans le paysage des geôliers auxquels ont eu affaire les quatre journalistes français qui étaient otages de l'organisation terroriste Etat islamique en Syrie durant 10 mois, en 2013 et 2014. C'est ce qu'ont confié deux d'entre eux qui sont venus témoigner jeudi matin devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès de l'attentat au Musée juif de Belgique.
Pour le journaliste Nicolas Hénin, Abou Omar, alias Mehdi Nemmouche, accusé de la tuerie du 24 mai 2014, était quelqu'un de narcissique. "Il avait envie de passer de longs moments avec nous, en cellule, là où les autres geôliers voulaient qu'on en sache le moins sur eux." L'intéressé avait un côté fantasque, qui rejoint son personnage joueur, a décrit l'ex-otage. Le prosélytisme ne faisait par contre pas partie de ses caractéristiques. "Je ne l'ai jamais entendu parler avec la moindre référence religieuse. Lui était clairement très peu religieux. Beaucoup de nos geôliers allaient ponctuer leurs phrases de termes faisant référence à Allah. Je ne me souviens pas, voire pas du tout, d'avoir entendu des invocations divines" de la part de Mehdi Nemmouche, a raconté Nicolas Hénin. Le journaliste français évoque encore le caractère très extraverti de l'accusé et "une certaine marginalisation au sein du groupe" des geôliers. Il a l'impression qu'il y avait dû y avoir un accrochage entre lui et les "Beatles", un quatuor de djihadistes britanniques connus pour être très violents, qui étaient "beaucoup plus systématiques et militairement organisés". "Quand les Beatles arrivaient, lui n'était plus là", ont relevé les deux témoins. Abou Omar était dans l'expansionnisme et perçu comme potentiellement dangereux par le groupe, ont encore confié Didier François et Nicolas Hénin à la cour. (Belga)
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