Au procès des tortionnaires du jeune Valentin Vermeesch à la cour d'assises de Liège, les images des sévices infligés au jeune homme ont été diffusées. RTL INFO a eu accès à ces images filmées par l’un des accusés avec sa tablette.
Pourquoi la cour a-t-elle décidé de demander au public et à la presse de sortir de la salle lors de la diffusion? Parce que certaines images montrent des scènes dégradantes, des sévices à caractères sexuels. Des images difficilement soutenables.
Il y a en fait plusieurs fichiers vidéo, en tout une quarantaine de minutes. Les avocats demandaient que seules les images de mœurs soient montrées à huis clos.
Ces images, nous les avons visionnées à plusieurs reprises. Elles permettent de comprendre l’atmosphère qui régnait le soir des faits, la gradation de cette soirée: comment on est passé de ce qui semble être un bizutage à une véritable mise à mort. Elles permettent de comprendre comment durant plusieurs heures, Valentin est devenu l’objet de ses tortionnaires, lui qui, demandait à rentrer chez lui, lui qui, vous allez l’entendre, voulait juste passer une bonne soirée avec des amis…
"Mais pourquoi vous me demandez tout ça, les gars ?"
Il est 21h30 quand les premières images sont filmées ce jour-là. Cela fait deux heures que Valentin est arrivé. Nous sommes dans un petit studio de 18m2. Les murs sont blancs. Le désordre règne. En fond, il y a une musique abrutissante. Valentin semble dans un état second. Il est assis sur un canapé blanc. On ne voit que lui. De ses bourreaux ne parviennent que les rires et les ordres. Eux, ils sont tout à fait lucides. Des gages sont infligés à Valentin: "Dis-moi la vérité. C’est mieux d’avoir ta vie sauve ou tu préfères te retrouver entre quatre tombes ?" lui lance une voix.
Les gages deviennent rapidement sexuels. Un de ses bourreaux lui ordonne par exemple de lécher une bouteille de bière: "Vas-y ! Suce ta bière !". Valentin obéit avant d’être réprimandé et de s’excuser. A tour de rôle, les accusés encouragent, félicitent, menacent et humilient Valentin.
Nous sommes en début de soirée et Valentin sait déjà que quelque chose n’est pas normal. "Mais pourquoi vous me demandez tout ça les gars ? Ce n’est pas sympa…", s’interroge la jeune victime.
A plusieurs reprises, Valentin demande pour rentrer chez lui. Ses bourreaux ne l’entendent pas de cette oreille. Valentin est devenu leur objet: "N’oublie pas ce que je t’ai dit. Tant que tu es ici, tu dois faire ce que tout le monde te dit!", affirme un de ses tortionnaires.
"On peut le torturer tant qu’on veut…"
La tablette est ensuite abandonnée, mais elle enregistre toujours. Les tortionnaires de Valentin s’amusent de lui. Ils savent ce qu’ils font : "Je suis dégouté… Je suis dégouté de ce que je fais", s’esclaffe un des accusés. "T’inquiète, ça va aller Valentin" lui lance un autre.
Le ton de la soirée est en train de changer. Belinda Donnay devient très agressive: "Je ne plaisante pas. Un seul mot qui sort de cette pièce, une seule personne qui est au courant et je te jure que je te tue là !"
Il est 23h30… Un nouveau gage sexuel lui est proposé. Belinda Donnay annonce qu’elle va quitter la pièce durant cinq minutes: "Les gars, je vous le laisse. Faites-vous plaisir", dit-elle. "Ferme la porte pour ne pas qu’il sorte", lui répond un accusé. "On est à trois maintenant, on peut le torturer tant qu’on veut…", lance une troisième voix.
Belinda sort… Valentin voudrait la suivre: "Je ne vous demande que ça moi. De me laisser rentrer chez moi. Je ne vous ai rien fait moi. J’étais là pour passer une bonne soirée entre amis…", gémit Valentin.
Valentin ne rigole plus… Valentin pleure…
"Vas-y, fais semblant que t’es flic"
Dans le courant de la soirée, les 5 accusés et une 6ème personne vont mettre en scène un faux contrôle de police pour terroriser Valentin. "Vas-y fais semblant que t’es le flic", lance un des accusés.
Cette scène se déroule à l'extérieur de l'appartement. Il est aux alentours de minuit. Valentin est terrorisé et pleure... Les accusés lui font croire qu’il va être embarqué pour ivresse et détention de stupéfiants. « Ce n’est pas moi… » implore Valentin.
A nouveau, les jeunes ont parfaitement conscience qu'ils vont trop loin... "C’est honteux ce que je fais. J’ai honte…", s’amuse un de ses tortionnaires.
Valentin est menotté, les mains dans le dos... Les autres rigolent. Le faux contrôle se poursuit. Tous font peur à Valentin qui demande, en pleurs, pour rentrer chez lui.
Mais là encore ; pour ses bourreaux, l'option est inenvisageable : ils veulent continuer de s'amuser avec lui...
Le calvaire de Valentin durera encore plusieurs heures. Ses bourreaux seront tjs de plus en plus violents…
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