Nos reporters Dominique Demoulin et Antoine Schuurwegen suivent le procès des cinq bourreaux présumés de Valentin Vermeesch, ce jeune Hutois de 18 ans, souffrant d'un léger retard mental. La justice leur reproche d'avoir torturé, humilié, violé puis tué le jeune garçon.
Les débats au fond se sont ouverts lundi à 9h00, devant la cour d'assises de Liège, au procès d'Alexandre Hart (21 ans), Belinda Donnay (22 ans), Dorian Daniels (22 ans), Loïck Masson (23 ans) et Killian Wilmet (18 ans, mineur au moment des faits). Tous doivent répondre d'assassinat, de torture, de traitements inhumains, de viol, d'attentat à la pudeur, de séquestration et de menaces de mort et de coups sur une personne vulnérable, Valentin Vermeesch.
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19h00: La présidente de la cour d'assises de Liège au procès de l'assassinat de Valentin Vermeesch est revenue, lundi soir, sur l'enfance de Belinda Donnay, l'une des cinq accusés. Ses parents se sont séparés lorsqu'elle avait moins d'un an. Plus tard, elle se retrouvera l'aînée de six demi-frères et demi-soeurs, ses parents ayant refait leur vie. D'après la mère de Belinda, celle-ci n'a plus été la même à partir du moment où elle a rencontré Alexandre, soit vers la fin de l'année 2015, début 2016. L'accusée dit avoir fait l'objet de menaces de la part de ce dernier, notamment lorsqu'il est venu vivre dans son studio.
18h00: Alexandre Hart, l'un des cinq accusés au procès de l'assassinat de Valentin Vermeesch, 18 ans, attendait avec impatience ce procès "pour pouvoir s'expliquer et être fixé sur son sort judiciaire", a déclaré lundi lors d'une interruption d'audience son avocat, Me Molders-Pierre. L'interrogatoire de l'accusé par la présidente Catherine Urbain a eu lieu lundi après-midi.
"Il est pour lui indispensable de connaître la peine qui lui sera infligée, car il sait qu'il y aura une peine, afin de savoir s'il a un avenir ou pas", a poursuivi son conseil. "Je ne doute pas qu'il prendra ses responsabilités, comme il l'a fait durant l'instruction." L'audience se poursuivait en soirée avec l'interrogatoire de l'ex-petite amie d'Alexandre Hart, Belinda Donnay.
15h30: Les accusés ont été entendus sur leur vie avant les faits. "Alexandre Hart dit que Valentin était son ami. Qu’il était gentil et souriant. Quand il a été mis à la porte de chez lui, Alexandre Hart avait été accueilli chez les parents de Valentin...", indique notre journaliste Antoine Schuurwegen. "Un an plus tôt, Alexandre Hart avait attaché Valentin à un radiateur avec des colsons, puis sur une chaise. Alexandre Hart estime que c’était un jeu. Il avait filmé et avait montrer la vidéo à d’autres... Il y a des similitudes avec la nuit de mars 2017. Cela semble annoncer ce qui est arrivé."
12h30: l'acte d'accusation pointe des divergences entre les versions des accusés au fil des auditions (lire ces divergences).
11h30: Dans son acte d'accusation, l’avocate générale détaille les sévices, les coups et la mise à mort de Valentin. Une véritable plongée dans l’horreur. Insoutenable pour les parties civiles : elles ont dû quitter la salle.
10h40: Début de la lecture de l’acte d’accusation. Les accusés écoutent les détails de la soirée le regard vers le sol sauf Alexandre Hart qui écoute attentivement l’avocate générale.
Alexandre Hart, photographié lors d'une comparution antérieure, fin avril:
L'ensemble des cinq accusés:
Rappel des faits
Valentin Vermeesch, un Hutois âgé de 18 ans souffrant de handicap mental, avait été tué la nuit du 26 au 27 mars 2017 à Wanze, lors d'une très longue scène de violences et de tortures avant d'être précipité dans la Meuse, où il s'était noyé. Son cadavre avait été retrouvé le 14 avril, les mains menottées dans le dos et un essuie de vaisselle noué autour du cou.
L'enquête avait mené à plusieurs de ses connaissances à Huy. La veille des faits, en soirée, il avait été invité dans un appartement du quartier de Statte, où il avait subi des gages et des moqueries. La scène avait ensuite dégénéré et, dans une dynamique de groupe, les cinq accusés lui avaient porté des coups et infligé des tortures. Le dossier évoque des scènes de sévices sexuels, des traitements inhumains et dégradants et des faits de coups puissants. Valentin Vermeesch avait aussi été menotté dans le dos. Après plusieurs heures de violences, les bourreaux de Valentin lui avaient fait croire qu'il pouvait s'échapper. Mais ils l'avaient rattrapé avant de l'attacher à une barrière et de lui imposer de nouvelles tortures. Finalement, il avait été jeté vivant à l'eau pour que les jeunes se débarrassent de lui et qu'il ne les dénonce pas. Les agresseurs avaient de plus filmé le calvaire subi par le jeune homme. La tablette numérique du plus jeune d'entre eux, âgé de 16 ans, contenait les images des sévices. Quatre accusés étaient majeurs au moment des faits. Ce cinquième était mineur d'âge mais le juge de la jeunesse a prononcé un dessaisissement pour le renvoyer devant la cour d'assises de Liège.
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