Un deuil long, difficile, devra être fait pour les familles des victimes décédées. La reconstruction devra aussi se faire pas à pas pour les centaines de blessés. C’est le cas de Pierre, un avocat qui se trouvait dans la station de métro Maelbeek. Il est conscient d’avoir eu beaucoup de chance ce jour-là. Nathanaël Pauly est parti à sa rencontre avec Gaëtan Deleh.
Pierre se remet peu à peu de ses brûlures à la tête et à la main gauche. Cet avocat se rendait au travail et se trouvait dans le métro à la station Maelbeek quand l’attentat s’est produit. Il se souvient du moment précis de l’explosion avant de perdre brièvement connaissance.
"Quand je me redresse, autour de moi, je ne vois plus personne", raconte-t-il. "Je vois des sièges calcinés, alors je suppose que les gens étaient déjà sortis pour la plupart".
"Je n’ai pas le souvenir de pleurs, de cris"
"Je n’ai pas le souvenir de pleurs, de cris", nous dit-il. "Je jette un rapide coup d’œil autour de moi et il fait aussi assez sombre."
Pierre comprend tout de suite qu’il s’agit d’un attentat. Il sort par une vitre brisée, et appelle son épouse pour la rassurer. Hospitalisé pendant deux jours, il devrait s’en sortir avec de légères séquelles. Il est conscient d’avoir eu beaucoup de chance.
"J’en suis sorti blessé mais vivant"
"Je n’ai pas été angoissé", remarque-t-il. "J’imagine que des gens qui se sont retrouvés dans des attentats avec des terroristes qui tirent et qui sont cachés derrière une porte, là ils ont vraiment peur. Ils ont le temps de comprendre le danger dans lequel ils se trouvent. Moi, je n’ai pas eu le temps de comprendre ce danger-là. Ca m’est tombé sur la tête et j’en suis sorti blessé mais vivant."
Pas de colère mais des craintes
Pierre doit encore se rendre régulièrement à l’hôpital pour recevoir des soins et une assistance psychologique. Il n’a pas de colère mais des craintes par rapport aux conséquences de ces attentats.
"Je n’ai pas envie que naisse un climat de méfiance entre communautés"
"Je n’ai pas envie que dans la société, il y ait un climat de méfiance entre communautés parce qu’il y a quelques fous qui ont fait exploser quelque chose au nom d’une religion de laquelle ils sont, à mon avis, assez éloignés."
Pierre n’a pas encore repris le métro. Mais il compte bien l’emprunter à nouveau, quand il retournera au travail.
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