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Procès de la cellule terroriste de Verviers: un prévenu s'emporte sur les magistrats...

  • Le procès de la cellule terroriste de Verviers a repris ce matin

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Procès Verviers
 

"Je ne sais plus à quoi ressemblait le camp où j'étais en Syrie et je ne sais plus s'il y avait moyen d'y loger 50 ou 500 personnes", s'est emporté le prévenu Mohamed Hamza Arshad, mardi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Il a ensuite expliqué son agacement par le fait qu'il avait été maltraité dans le camp djihadiste où il était en Syrie et qu'il avait peur de représailles.

Mohamed Hamza Arshad est prévenu devant le tribunal pour avoir été l'un des dirigeants d'une cellule terroriste en Belgique, démantelée à Verviers et à Bruxelles en janvier 2015.

"Je me suis graduellement convaincu de me rendre en Syrie en regardant des vidéos de propagande de l'Etat Islamique", a expliqué Mohamed Hamza Arshad concernant son départ en Syrie en septembre 2014 où il était resté trois semaines.

"Je suis arrivé en Turquie puis j'ai rejoint la Syrie en taxi", a ensuite affirmé le prévenu.

"Puis qu'avez-vous fait? Où étiez-vous?", ont interrogé les juges.

"Hé bien on vous prend en charge, c'est tout! Il y a une voiture qui attend, vous montez dedans et puis voilà", a répondu le prévenu. Les juges ont poursuivi en le questionnant sur le lieu où il a été emmené et sur la description de ce camp rebelle.

"Je ne sais plus à quoi ressemblait le camp où j'étais et je ne sais plus s'il y avait moyen d'y loger 50 ou 500 personnes", a répondu, agacé Mohamed Hamza Arshad. "J'ai l'air d'être un géomètre qui calcule des superficies?", a-t-il rétorqué aux juges.


Il s'excuse et se justifie

Le prévenu s'est ensuite excusé, affirmant s'être emporté parce qu'il a été maltraité dans ce camp et qu'il a encore peur aujourd'hui d'être victime de représailles.

Mohamed Hamza Arshad n'a néanmoins pas voulu expliquer au tribunal ces faits de maltraitance. Il a affirmé vouloir oublier cet épisode et a également renvoyé les juges vers des rapports médicaux qui avaient été déposés au dossier et qui faisaient état des sévices qu'il avait subis, selon lui.

Les juges sont également revenus sur les affirmations du prévenu selon lesquelles les responsables de ce camp djihadiste lui avaient demandé d'accomplir certaines choses en Belgique, notamment louer une maison, acheter des produits pouvant servir à la confection d'explosifs et faire réaliser des faux passeports sur base de photos qu'on lui avait remises.

"Pourquoi n'avez-vous pas averti la police? C'est le réflexe le plus logique puisque vous avez été persécuté par ces personnes? Pourquoi suivre leurs instructions?", a encore questionné Pierre Hendrickx, le président du tribunal.

Le prévenu a, de nouveau, répondu qu'il avait agi par peur de représailles à l'encontre de sa famille et de lui-même.


7 sur 16

Seize personnes sont prévenues dans ce dossier mais seulement sept d'entre elles sont présentes, dont quatre sont en détention préventive. Ces individus avaient été interpellés à la suite d'un assaut policier dans un appartement de la rue de la Colline à Verviers le 15 janvier 2015.

Trois hommes suspectés d'avoir planifié des attentats en Belgique s'y trouvaient et avaient tiré en direction des policiers lorsque ceux-ci étaient arrivés sur place. Deux d'entre eux, Khalid Ben Larbi et Sofiane Amghar, avaient été abattus par la police. Le troisième, Marouan El Bali, avait été blessé.

Outre ce dernier, les autres prévenus avaient été interpellés en région bruxelloise, peu de temps après l'assaut de Verviers. Certains sont suspectés d'avoir voulu commettre des attentats en Belgique, d'autres d'avoir soutenu d'une manière ou d'une autre cette filière qui a nourri de présumés projets d'attentats. Le procès se poursuivra jeudi.


 

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