Les parents d'Esteban, une des victimes du triple assassinat de Visé seront entendus cet après-midi devant les Assises de Liège au procès d'Amédeo Troiano. Le soir du drame, leur fils a reçu une balle dans la tête.
Il devait passer la nuit chez sa marraine et son mari, Carol Haid et Benoit Philippens, les deux autres victimes. Hier les jurés se sont penchés sur la personnalité de Benoit Philippens décrit comme imposant, séducteur et qui multipliait les maitresses. Au début de l'enquête la piste d'un mari trompé et jaloux qui aurait voulu se venger avait un temps été évoquée.
PROCÈS TROIANO: RAPPEL DES FAITS
La cour d'assises de Liège fait actuellement le procès d'Amédeo Troiano, accusé d'avoir commis les assassinats d'un couple de banquiers de Visé et de leur filleul âgé de 9 ans. Le procès débutera par la constitution du jury alors que les débats au fond débuteront le lundi 6 février à 09h00.
Amédeo Troiano, un habitant de Geer âgé de 34 ans, est suspecté d'avoir commis les assassinats de Benoît Philippens (36 ans), de son épouse Carol Haid (38 ans) et du filleul de cette dernière Esteban Counet (9 ans).
Ce couple de banquiers et leur filleul avaient été exécutés de plusieurs tirs d'arme à feu le 18 avril 2014 vers 22h20 alors qu'ils se trouvaient dans l'allée de leur villa située rue de Berneau à Visé. Les trois victimes revenaient d'une soirée passée au restaurant en compagnie d'amis. Ils avaient été exécutés à leur sortie du véhicule.
Esteban exécuté d'une balle dans la tête alors qu'il était recroquevillé pour se cacher derrière la voiture
L'enquête balistique a démontré que Benoît Philippens avait été atteint de trois tirs issus d'un pistolet semi-automatique Smith & Wesson dans le ventre, le dos et à l'arrière du crâne. Carol Haid avait été touchée de deux tirs dans le torse et le dos. L'enfant avait, lui, été exécuté d'une balle dans le sommet du crâne, alors qu'il était recroquevillé pour se cacher derrière la voiture.
Benoît Philippens était directeur de quatre agences de banque et travaillait avec son épouse. Parmi les pistes envisagées, une avait démontré que les banquiers avaient été opposés dans un conflit commercial avec Amédeo Troiano.
Un prêt bancaire refusé à l'origine du drame?
L'accusé avait sollicité la banque en 2011 pour obtenir un important prêt afin de développer une activité commerciale autour d'un salon de coiffure. Amédeo Troiano pensait avoir obtenu l'accord verbal de son banquier lorsqu'il a engagé des dépenses importantes. Le prêt avait finalement été refusé par la banque et Amédeo Troiano avait considéré que les agents étaient personnellement responsables de sa débâcle financière.
Ses actions en justice avaient échoué et Amédeo Troiano, obnubilé par cette affaire, avait conservé une importante rancœur. L'accusé, connu pour d'anciens faits de grand banditisme, nie être l'auteur des faits. Ses alibis n'ont pu être confirmés.
Les caractéristiques de son ADN ont été retrouvées sur les douilles tandis que des particules de résidus de tirs ont été identifiées sur ses vêtements. Un véhicule similaire au sien a été filmé sur le lieu des faits.
L'enquête a également démontré qu'il s'était précisément renseigné sur les victimes dans les heures qui ont précédé les faits.
L'avocat général Pascale Schils accuse Amédeo Troiano d'un triple assassinat. L'accusé sera défendu par Me Philippe Zevenne et Me Alexandre Wilmotte. Les différentes parties civiles seront représentées par Me Axel Kittel, Me Eric Lemmens et Me André Dandenne. Les procès présidé par Philippe Gorlé devrait durer trois semaines complètes.
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