Rita Henkinet a fait une réelle tentative de suicide après avoir donné la mort à ses enfants, ont confirmé jeudi plusieurs médecins. L'accusée souhaitait réellement mettre fin à ses jours. Une note écrite dans laquelle elle avait stipulé sa méthode de mise à mort a été retrouvée chez elle.
La nuit du 1er au 2 mars 2013, Rita Henkinet avait mis fin aux jours de ses deux enfants handicapés, Arnaud (24 ans) et Audrey (26 ans). Cette ancienne infirmière de profession âgée de 57 ans avait fait absorber à ses enfants un cocktail de médicaments et les avait ensuite étouffés à l'aide de couvertures. Son frère Benoît est suspecté de lui avoir apporté son aide. Lorsque les corps des enfants ont été retrouvés dans la maison de Rita Henkinet, une note écrite de plusieurs pages a également été retrouvée. Le médecin légiste intervenu sur place a confirmé que cet écrit stipulait la méthode de mise à mort imaginée par Rita Henkinet puis employée sur ses enfants.
Un syndrome d'origine génétique
Arnaud et Audrey avaient absorbé des médicaments à des doses nettement supérieures aux doses thérapeutiques puis ils avaient été asphyxiés à l'aide de couvertures appliquées sur leur visage. Le médecin légiste a également confirmé le handicap des deux enfants de Rita Henkinet. Ils étaient atteints d'un syndrome d'origine génétique qui associe retard mental et dysmorphie. Lorsqu'elle a été hospitalisée immédiatement après les faits, Rita Henkinet était dans le coma. Elle a été placée aux soins intensifs pour plusieurs jours. Elle avait absorbé des médicaments à des quantités nettement supérieures aux doses thérapeutiques.
"Il ne s'agissait pas d'un appel à l'aide"
Selon un anesthésiste-urgentiste, elle avait fait une réelle tentative de suicide. "Il ne s'agissait pas d'un appel à l'aide", a précisé le spécialiste. Rita Henkinet avait absorbé un mélange extrêmement dangereux d'alcool et de médicaments à des concentrations très importantes. Le toxicologue Corinne Charlier avait procédé aux analyses des produits ingérés par les victimes.
Rita Henkinet leur a fait absorber des cocktails de médicaments considérés comme extrêmement dangereux. Les traces de quatre médicaments ont été retrouvées. Certaines concentrations de benzodiazépines représentaient jusqu'à 20 fois la valeur thérapeutique.
Son frère approuvait ses demandes
Lorsque les faits ont été révélés dans la presse, un médecin généraliste s'est signalé aux enquêteurs pour exposer que, en janvier 2012, Rita Henkinet avait déjà évoqué la problématique de l'euthanasie. Elle estimait que sa fille Audrey était victime d'un acharnement thérapeutique.
En janvier 2013, Rita et Benoît Henkinet ont consulté le même médecin en lui proposant d'euthanasier les deux enfants. Mais le médecin s'y est opposé en soutenant que la solution demandée représentait un assassinat. Selon le médecin, Rita Henkinet était vindicative et son frère approuvait ses demandes.
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