La présidente de la cour d'assises de Liège a annoncé ce matin que le procès de Rita Henkinet, jugée pour le meurtre de ses deux enfants handicapés, Arnaud (24 ans) et Audrey (26 ans), la nuit du 1er au 2 mars 2013, ne sera pas terminé au plus tôt avant mardi prochain, à la suite d'importants retards, nous a rapporté notre journaliste sur place Julien Modave. La question qui se pose est de savoir si l'accusée, qui devra assister à toutes les audiences, tiendra le coup. L'ancienne infirmière de 57 ans a en effet subi deux malaises au cours des derniers jours. Vendredi dernier au soir, au bout de 10 heures d'audience, elle avait été transportée en ambulance car elle était tremblante et elle n'était plus capable de répondre aux questions de ses avocats.
Rappel de l'audience de lundi
Rita Henkinet vivait exclusivement pour ses enfants, ont rapporté lundi après-midi plusieurs témoins de moralité entendus devant la cour d'assises de Liège. L'accusée a été décrite comme une mère exemplaire et investie. Elle était très préoccupée par le sort de ses enfants.
Rita Henkinet avait mis fin aux jours de ses deux enfants handicapés, Arnaud (24 ans) et Audrey (26 ans), la nuit du 1er au 2 mars 2013. Cette ancienne infirmière âgée de 57 ans avait fait absorber à ses enfants un cocktail de médicaments et les avait ensuite étouffés. Son frère Benoît est suspecté de lui avoir apporté son aide.Le procès accuse un retard important et le programme des témoignages a été bouleversé.
Certains témoignages ont été postposés tandis que d'autres ont été avancés. C'était le cas de plusieurs témoins de moralité venus présenter une partie de la personnalité de Rita Henkinet.
Un ancien infirmier de l'hôpital de la Citadelle de Liège, où travaillait Rita Henkinet, l'a décrite comme une collègue calme, posée et renfermée. "Elle était une mère exemplaire pour ses enfants qui demandaient beaucoup d'investissement mais elle respirait la tristesse. Son esprit était préoccupé par le sort de ses enfants. Elle disait aussi que leur père n'était pas concerné par le sort de ses enfants et qu'il les avait abandonnés. Rita Henkinet a tenu le coup jusqu'au procès mais sa vie s'est arrêtée le jour de la mort de ses enfants", a indiqué ce témoin.
Selon un ami de longue date, Rita Henkinet était fatiguée de la relation qu'elle entretenait avec les responsables du centre où étaient placés ses enfants. Elle se plaignait de ne pas être entendue dans ses demandes. Elle se sentait dépossédée de son rôle de mère par rapport à cette institution qui lui imposait ses propres décisions. Selon ce témoin, Rita Henkinet avait un projet d'euthanasie de ses enfants et cherchait l'acceptation du corps médical. Elle avait regretté de ne pas avoir été entendue à ce sujet.
Des assistants sociaux et psychologues qui s'occupaient des enfants de Rita Henkinet au centre dans lequel ils étaient hébergés ont exposé que c'est en 2009 que la situation a basculé. A cette époque, Audrey avait été victime d'une péritonite et en avait été fortement marquée. Elle avait assimilé ce problème médical au retour au domicile de sa maman et aux désagréments d'une hospitalisation. Depuis, elle était effrayée à l'idée de retourner chez sa maman. La fille de Rita Henkinet était devenue plus agitée et manifestait de troubles plus prononcés du comportement.L'expert psychiatre, désigné en remplacement de celui qui avait violé la présomption d'innocence dans son rapport, sera entendu mardi matin. Les conseillers techniques sollicités par la défense seront également entendus au sujet des expertises psychiatriques réalisées sur Rita et Benoît Henkinet. La cour devrait également entendre Luc Grandville, le père des deux enfants de Rita Henkinet.
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