Le procès de Mehdi Nemmouche, auteur de la tuerie du musée juif à Bruxelles, a repris ce mardi avec, dès le début de la journée, la récusation d'un juré. Après les deux premiers jours consacrés à la lecture de l'acte d'accusation, la présidente de la Cour a interrogé Mehdi Nemmouche. La parole a aussi été donnée à Nacer Bendrer, considéré comme co-auteur. Enfin, la défense de Mehdi Nemmouche a exposé ses "preuves" selon lesquelles son client n'était pas l'auteur de l'attaque.
Mehdi Nemmouche n'a pas souhaité répondre aux questions de la présidente de la cour d'assises, Laurence Massart, mardi après-midi. "Etant donné que toutes les personnes qui auraient pu apporter une version aux antipodes de celle de l'accusation ne seront pas entendues, je ne répondrai pas aux questions", a-t-il déclaré, faisant référence au fait que la cour a refusé l'audition de certains témoins qui était demandée par ses avocats. L'accusé a néanmoins répondu à la première question de la cour, à savoir s'il était l'auteur des coups de feu portés au Musée juif de Belgique, à laquelle il a répondu par la négative.Il a par contre confirmé qu'il avait bien été en possession des armes qui ont servi au musée au printemps 2014 et qu'il les avait détenues sans permis ni autorisation spéciale.
Nacer Bendrer plus bavard
Nacer Bendrer, qui est soupçonné devant la cour d'assises de Bruxelles d'avoir fourni à Mehdi Nemmouche la kalachnikov et le revolver utilisés pour commettre la tuerie au Musée juif de Bruxelles en mai 2014, a lui déclaré, lors de son interrogatoire de personnalité, ne rien connaître aux armes. S'il dit ne rien connaître à ce sujet, Nacer Bendrer reconnaît avoir été, pour le compte d'un ami incarcéré et durant quelques mois avant son arrestation fin 2014, le gardien d'un appartement à Marseille rempli d'armes, de munitions et de chargeurs. La perquisition effectuée sur place a notamment montré qu'un fusil chargé se trouvait à proximité immédiate de son lit. L'accusé, après avoir nié au début de l'enquête, finira par reconnaître que Mehdi Nemmouche lui a demandé une kalachnikov lors de son séjour bruxellois. Ce qu'il a confirmé lors dans son interrogatoire mardi après-midi.
Par ailleurs, le juré numéro 2 a été récusé, a annoncé mardi midi la présidente Laurence Massart après une heure et demi de délibération et quelques minutes supplémentaires en raison d'un problème d'impression. Il avait travaillé jusqu'en juillet 2013 auprès du cabinet de Berta Bernardo Mendez, l'une des deux juges d'instruction du dossier.
LES FAITS MARQUANTS DU JOUR
17h10 L’audience va être suspendue. Mehdi Nemmouche ne parlera pas non plus demain mais les images de vidéo-surveillance seront diffusées au procès.
16h33 Nacer Bendrer est interrogé sur un voyage qu’il a fait à Bruxelles autour des 10 et 11 avril 2014. La présidente lui demande pourquoi il a dans un premier temps caché aux enquêteurs ce voyage. Il tente de s’expliquer en disant qu’il a "paniqué". Il reconnaît être venu voir Mehdi Nemmouche qui l’avait appelé pour une "affaire". Il dit qu’il avait pensé à ce moment-là qu’il s’agissait d’une affaire de stupéfiants.
15h21 Nemmouche prend la parole pour la première fois : "Reconnaissez-vous avoir tiré sur quatre personnes le 24 mai 2014?", l’interroge la présidente. "Non", répond-il. L'accusé a ensuite refusé d'en dire plus "dans un premier temps". Il met en avant le fait que "plusieurs témoins que j’avais sollicités m’ont été refusés".
15h04 L'avocat du centre pour l'égalité des chances Unia, Me Christophe Marchand, a tenu à nuancer les arguments développés dans l'acte de défense, qu'il considère comme une "tentative de manipulation" du jury. L'expertise concernant les relevés ADN sur la porte du Musée juif est plus nuancée que la présentation qui en a été faite par la défense, a souligné Me Marchand. Selon l'expert, l'ADN de Mehdi Nemmouche ne peut être "ni inclus ni exclu" de certaines empreintes, "ce n'est donc pas impossible qu'il y soit", a rappelé l'avocat d'Unia. "On assène des vérités comme si elles étaient scientifiques et on le répète à chaque paragraphe. Ce sera comme ça tout au long du procès, on va essayer de vous faire avaler des couleuvres"
14h50: Fin de la lecture de l’acte de défense. L'avocat Courtoy plaide pour que les images de la tuerie soient diffusées sans plus attendre, ainsi qu’un numéro de l’émission "Devoir d’enquête", et un extrait du journal de RTLinfo. Raison invoquée: ces extraits évoquent les liens des époux Riva avec le Mossad, pour lequel ils auraient travaillé en tant que comptable.
14h33: "L’attaque au Musée juif était une exécution ciblée d’agents du Mossad… mais pas un attentat islamique", lance la défense de Mehdi Nemmouche. La défense prétend qu’il y aurait eu "plusieurs anomalies, comme une photo retouchée et de nombreux témoins qui n’auraient pas été autorisés à témoigner devant la Cour."
14h28 Quatrième argument de la défense (dans l’acte de défense): Son attitude lors de son arrestation. "Il s’est laissé prendre sans résistance. D’après la défense, cela ne correspond pas à l’image dépeinte de l’auteur qui a agi comme un tireur de commando sur-entraîné, lors de l’attaque du 24 mai 2014 au Musée juif de Belgique".
14h18 Troisième argument de la défense : "S’il avait été le tireur, il aurait su que le revolver Llama était défectueux car il s’est bloqué pendant l’attaque. Or, Nemmouche a pris le revolver qui se bloque pour se protéger."
14h12 Henri Laquay explique que l’ADN de Nemmouche a bien été retrouvée sur la Kalachnikov mais il justifie cela par le fait que Nemmouche l’aurait manipulé lorsqu’il l’aurait trouvé. Et que par la suite, ayant directement compris son erreur, il n’aurait pas fait la même "bêtise" avec le revolver, évitant de le toucher.
13h54 "Comme Mehdi Nemmouche n’est pas le tireur, la défense demande respectueusement aux jurés d’acquitter l’accusé", poursuit-il. "Les analyses ADN ont prouvé que Mehdi Nemmouche n’est pas le tireur", insiste encore Henri Laquay
13h43 L’audience reprend avec la lecture de l’acte de défense par Henri Laquay, l'un des avocats de Mehdi Nemmouche. "Mehdi Nemmouche n’est pas le tireur car son ADN n’a pas été retrouvé sur la porte d’entrée du musée, alors que les images de vidéo-surveillance ont montré que le tireur l’a touchée à trois endroits différents".
11h57 - La présidente de la Cour d'assises de Bruxelles annonce que le 2ème juré est récusé. Il sera remplacé par un suppléant.
11h50 - L'audience reprend. Plusieurs minutes de grand silence. La présidente annonce qu’il y a manifestement un problème d’impression… Audience suspendue à nouveau.
10h05 - L’audience reprend. Le juré va-t-il être récusé ? La présidente donne la parole aux différentes parties pour qu’elles se prononcent sur la récusation éventuelle du juré qui a été greffier pour le juge d’instruction appelé à témoigner. Le procureur demande la récusation. Maître Hirsch, avocate du CCOJ, ne demande pas la récusation. Maître Courtoy non plus. La Cour se retire pour débattre, nouvelle suspension d'audience.
9h45 - Séance suspendue. Un juré va peut-être être récusé. La présidente lit une lettre qu’elle a reçue. Un juré a été greffier et a travaillé jusqu’en juillet 2013 pour un juge d’instruction qui est aussi témoin. La séance est suspendue. Ce juré va probablement être récusé car ce lien avec un témoin ne donne pas l'assurance d'une indépendance à 100%.
9h36 - La sonnerie retentit. L'audience commence avec 30 minutes de retard. La présidente ouvre la séance. Les accusés, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, prennent place dans leur box. Mehdi Nemmouche est vêtu en bleu marine, Bendrer, le co-auteur de l'attentat (il a fourni les armes), en noir. Le retard est expliqué par le fait que la Cour a dû faire des copies de l’acte de défense.
9h18 - Maître Laquay, avocat de Mehdi Nemmouche: "On va parler de science surtout aujourd'hui"
9h15 - L'avocat de l'Association Française des Victimes du Terrorisme (AFVT): "On va voir quelle est leur ligne de défense"
9h - L'avocat du musée juif avant l'audience: "Nemmouche acceptera-t-il de parler? C'est l'inconnue"
8h45 - Notre journaliste Antoine Schuurwegen présente la journée d'aujourd'hui.
8h30 - Les deux accusés, Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer sont arrivés au palais de justice de Bruxelles, rapporte notre journaliste Antoine Schuurwegen.
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