Cette après-midi, le principal accusé, Mehdi Nemmouche, a répondu par l'affirmative lorsque la présidente de la cour lui a demandé s'il se taisait pour protéger quelqu'un. Il était interrogé par les parties concernant l'usage du droit au silence des personnes radicalisées.
A la question de savoir s'il gardait le silence pour protéger quelqu'un, Mehdi Nemmouche a répondu par l'affirmative, mercredi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles. La présidente de la cour Laurence Massart a demandé à Mehdi Nemmouche s'il se taisait pour protéger quelqu'un "qui doit s'éteindre", à la suite de plusieurs questions posées par les parties concernant l'usage du droit au silence des personnes radicalisées. La semaine passée, lors de la diffusion devant la cour des premières auditions du principal accusé, son avocat, Me Courtoy, avait déjà insinué que son client se taisait pour protéger sa grand-mère. "Est-ce que c'est vrai monsieur Nemmouche?", lui a demandé la présidente. "Est-ce c'est votre grand-mère que vous protégez?" "Vous aurez une réponse à cette question ultérieurement", a répondu mercredi l'intéressé, selon l'expression qu'il utilise depuis le début du procès. "Avez-vous peur pour vous?", lui a demandé la présidente quelques minutes plus tard. A nouveau, Mehdi Nemmouche n'a pas varié dans sa réponse. "Et pourquoi voulez-vous absolument apporter vos réponses à la fin plutôt que maintenant? ", a encore interrogé Laurence Massart. "Cette réponse aussi, vous l'aurez plus tard", a rétorqué l'accusé. "Tout est dans le dossier, je vous assure", a encore dit Me Courtoy, qui promet des réponses lors de sa plaidoirie.
D'après le psychologue Serge Garcet, entendu mercredi après-midi, il est tout à fait possible que Mehdi Nemmouche fasse preuve d'une "loyauté supérieure" à sa grand-mère. Celle-ci s'est occupée de lui après que sa mère l'a abandonné. L'accusé a ensuite été placé en famille d'accueil avant que sa grand-mère ne s'occupe à nouveau de lui. Elle constituait le seul lien avec sa famille d'origine. Il peut donc y avoir une forme de relation particulière à cette personne, selon le psychologue, qui émet l'hypothèse qu'elle représentait peut-être le seul élément de stabilité face au "chaos" qui entourait Mehdi Nemmouche. "Les personnes qui ont eu un parcours difficile, notamment au niveau familial, ont besoin de stabilité et de structure. Quand ce n'est pas le cas, on a généralement des problèmes..."
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