Après la découverte du corps de Valentin Vermeesch, le 15 avril 2017, l'enquête sur son assassinat s'emballe. Dorian Daniels, l'un des cinq accusés, se présente à la police pour "avouer" les faits. Il dira cependant qu'il a "tout vu, mais rien fait". L'enquête démontrera par la suite qu'il a joué un rôle plus actif qu'il n'a voulu l'admettre en premier lieu.
Dorian Daniels arrive au commissariat de police le 15 avril "en pleurs et angoissé". Il explique que lorsqu'il a été entendu le 11 avril, il n'a rien révélé, préférant se taire car il aurait été menacé. Il raconte que deux jours avant la soirée où les faits ont été commis, il avait donné deux gifles à Valentin parce que ce dernier aurait fait une remarque désobligeante à l'encontre de sa sœur. Le 26 mars 2017, Dorian rencontre Alexandre Hart et Valentin et ils se rendent tous ensemble chez Belinda Donnay. Il détaille aux policiers les sévices infligés mais affirme qu'il n'y a pas participé, même s'il n'a rien fait pour y mettre un terme. Au fil de l'audition, il finit par admettre avoir giflé Valentin. Il affirme qu'il a été menacé de subir le même sort s'il parlait. Interpellé sur la présence de Killian Wilmet, qu'il n'avait pas encore mentionné, Dorian Daniels avoue qu'il était présent mais qu'il ne l'avait pas évoqué car il s'agit de l'un de ses amis. Me Wilmotte, qui représente les parties civiles, a souligné que Dorian disait vouloir "soulager sa conscience" mais que finalement, il n'admis qu'un "rôle passif". "Au moins, il est allé à la police", a répondu Me Solfrini, qui défend Dorian Daniels. "Il aurait dû se rendre bien avant à la police et il n'a pas tout expliqué mais en tout cas, il y va librement et en conscience."
Après cette audition, Dorian est placé sous mandat d'arrêt et des mandats de perquisition sont exécutés chez Killian Wilmet, Alexandre Hart, Belinda Donnay et Loick Masson. Les quatre suspects sont également privés de liberté et entendus. Les perquisitions n'ont, à ce stade, pas donné grand-chose étant donné que les faits remontent à trois semaines auparavant. Les policiers constatent seulement que le studio de Belinda Donnay a récemment été rénové, apprennent qu'un lit clic-clac a été détruit et mis à la poubelle et trouvent des essuies de cuisine semblables à ceux retrouvés noués autour du cou de Valentin. Quand ces essuies ont-ils été utilisés et qui les a placés sur Valentin?, a voulu savoir Me Wilmotte. Si les accusés admettent que les essuies ont été trouvés dans l'appartement de Belinda, ils ont ensuite opté pour leurs réponses favorites: "je ne sais pas" ou "j'ai oublié". Ils ont tout de même lâché quelques informations. Selon Belinda, Dorian et Killian, les essuies ont été utilisés pour bander les yeux de Valentin, "pour l'empêcher de voir qui le frappait", explique Killian. Alexandre a lui expliqué qu'il "pensait qu'on les lui avait mis au niveau de la bouche pour l'empêcher de crier lorsqu'on était dans la rue". Killian a admis avoir posé les essuies sur Valentin "une fois".
Les enquêteurs se succèdent
Les enquêteurs se sont ensuite succédé pour raconter les premières auditions de chaque accusé. Il est apparu dès ce stade que les versions se contredisaient et que les accusés les modifiaient au fur et à mesure. Alexandre Hart par exemple n'a pas raconté les mêmes événements au policier et au juge d'instruction qui l'a entendu ensuite. Au premier, il dit que c'est Belinda qui a poussé Valentin pour ensuite affirmer au juge d'instruction que c'est Dorian qui l'a fait et qu'il a peur de ce dernier. Belinda Donnay a elle commencé par nier que quelque chose s'était passé dans son studio. Elle a finalement raconté que tout avait commencé parce que Dorian voulait faire peur à Valentin et l'avait menacé avec un couteau. Elle a seulement admis avoir donné un coup de poing à Valentin parce qu'il criait, une version qu'elle tient encore aujourd'hui. Loick a lui aussi changé de version pendant l'audition, après qu'on lui a fait remarquer que sa version ne correspondait pas à celles avancées par les autres. Il déclare s'être mis à l'écart puis revient une nouvelle fois sur ses dires et admet avoir donné quatre gifles et un petit coup de poing à Valentin parce que sa petite amie de l'époque lui avait dit que Valentin lui aurait mis la main aux fesses. Des faits qui n'ont pas été avérés.
Killian Wilmet affirme, dans sa première audition, qu'il connaît bien Valentin, qui est un demi-frère d'une de ses cousines. Il nie avoir filmé les faits, sa tablette n'ayant pas encore été retrouvée. Il assure ne pas avoir raconté les événements alors que plusieurs jeunes ont dit le contraire à la police. A ce moment-là, il dit ne pas avoir porté de coup à la victime. Il raconte aussi qu'Alexandre et Belinda lui avaient dit que si lui et Dorian révélaient ce qu'il s'était passé, il leur arriverait la même chose. Il explique que Belinda lui a dit qu'elle repeignait son studio au cas où Killian ou Dorian donneraient une description de la pièce où les sévices avaient été infligés, afin qu'on ne puisse pas remonter jusqu'à elle.
Vos commentaires