"J'ai tout", avait déclaré l'un des prévenus dans une conversation téléphonique datant de deux mois avant l'offensive policière à Verviers. C'est cette petite phrase, captée dans une conversation téléphonique en décembre 2014, qui avait déclenché l'enquête sur la filière terroriste de Verviers. Les étapes de l'enquête ont été rappelées par le président de la 70e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, lundi matin. Seize personnes sont prévenues dans cette affaire pour participation aux activités d'un groupe terroriste et certaines pour avoir tenté de commettre des attentats en Belgique.
Le président Pierre Hendrickx a entamé l'instruction d'audience, lundi vers 10h30, après avoir laissé le temps aux avocats de discuter avec leurs clients. En effet, à la suite de la grève dans les prisons belges ces derniers jours, les avocats n'avaient pas pu rendre visite à leurs clients afin d'évoquer avec eux le procès. Le juge a tout d'abord fait un état oralement d'un rapport du dossier, en rappelant les étapes de l'enquête. Ainsi, il a notamment confirmé que les investigations avaient débuté le 18 novembre 2014, soit deux mois avant l'offensive policière à Verviers. Une note de la Sûreté de l'Etat avait été envoyée au parquet fédéral et faisait mention de conversations téléphoniques inquiétantes entre un homme déjà connu pour faits de terrorisme et un second individu. "J'ai tout", avait dit le second au premier. "Tout est caché dans un entrepôt", avait aussi déclaré un autre suspect à cet homme déjà connu de la police, puis plus tard: "je suis en possession de tout". Ces personnes avaient ensuite été identifiées comme les prévenus Souhaib El Abdi et Mohammed Hamza Arshad mais aussi Abdelhamid Abaaoud, l'un des auteurs des attentats de Paris en novembre dernier, abattu par la police française.
Procès Verviers: "Tout est caché dans un entrepôt", dit un suspect
Publié le 09 mai 2016 à 12h56
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