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Suicide de Maëlle à Jumet après du cyberharcèlement: rencontre avec sa maman

Suicide de Maëlle à Jumet après du cyberharcèlement: rencontre avec sa maman
 
 

Un an après le suicide de sa fille, la maman de Maëlle témoigne. L'adolescente de 14 ans avait mis fin à ses jours à Jumet, dans un contexte d'harcèlement scolaire. Demain, lundi, le mineur qui aurait diffusé une vidéo intime de la jeune fille comparaitra devant la justice. La mère meurtrie se livre pour la première fois sur sa douleur et son combat.

C'est le moyen qu'elle a trouvé pour rester debout. Rejoindre l'association "Les mots de Tom". Une asbl qui réunit des parents qui, comme elle, ont perdu un enfant suite à des faits de harcèlement. Aujourd'hui, Zara, la maman de Maëlle, doit apprendre à vivre avec un drame qui ne la quittera jamais. Le 30 janvier 2020, Maëlle, alors âgée de 14 ans, avait mis fin à ses jours. La jeune femme était victime d'harcèlement à l'école

 On n'imagine pas que se joue tout ce drame derrière tout ça

"C'est une douleur qui vit avec nous et en nous. C'est un jour à la fois. On avance comme on peut. Quand on a plus le choix, le seul choix c'est d'être fort", explique Zara.

Lors de leur discussion, les parents de l'association ont pu se rendre compte de la difficulté de percevoir les signaux d'alerte. A aucun moment, Zara ne s'est rendu compte de la détresse de sa fille. "La grande caractéristique du harcèlement est qu'il est essentiellement invisible. Il est très difficile à détecter. Après les faits, on se repasse le film. On fait une petite introspection et on se dit 'tiens, qu'est-ce que je n'ai pas vu ou aurait dû voir ?' Oui, il y a des signes. Une plus grande irritabilité, plus angoissée, stressée. Des matins où elle avait mal au ventre, pas envie d'aller à l'école. On se dit qu'il y a une interro de math de prévue. On n'imagine pas que se joue tout ce drame derrière tout ça."

Depuis plus d'un an, l'image de Maëlle n'a pas quitté Zara. Des souvenirs, des regrets et un immense sentiment de culpabilité dont la mère parle pour s'en sortir. "Ma culpabilité, je pense l'avoir jusqu'au bout. Il faut vivre avec et accepter qu'on ait été impuissant." 

Un combat au-delà du procès

Ce lundi, lors de la suite du procès, Zara va se retrouver devant le jeune homme qui aurait diffusé des images intimes de sa fille. Alors qu'attend-t-elle de cette confrontation? "Ma plus grande attente, c'est vraiment une prise de conscience de la part de ces jeunes quant à leurs responsabilités, leurs actes. Une prise de conscience des autres jeunes, qu'ils se rendent compte que le cyberharcèlement peut être punissable."

Pour les parents et l'association, le procès sera aussi l'occasion de renouveler des demandes pour lutter contre le fléau. Des formations mais aussi des outils à donner aux enseignants pour faire avancer les choses. "Si ça permet que des choses se mettent en place, je l'espère au niveau des politiques, que ces audiences soient un signal d'alarme en disant qu'il ne faudrait plus que ça se reproduise", ajoute Zara.

Zara et les membres de l'association l'ont décidé. Ils vont continuer d'avancer, sans cultiver la haine ni la colère mais en partagent leur expérience pour faire bouger les choses.


 

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