7 membres d'une bande urbaine, dont un rappeur connu dans la commune de St Gilles, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bruxelles ce matin pour avoir séquestré et prostitué une adolescente française de 16 ans. Deux femmes seront également jugées, sa petite amie et une amie proche.
Aujourd'hui, 7 membres d'un gang bruxellois comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Parmi eux, un rappeur populaire bien connu dans la commune de St Gilles. La bande, elle, est bien connue des services de police. A eux 7, ils cumulent déjà plus de 200 faits dans leur casier judiciaire.
En tout, ils sont une dizaine. Bien connus de la justice et tristement célèbre dans la capitale, les membres du gang baignent dans le trafic de drogues, les cambriolages... et la séquestration et prostitution forcée de mineurs sont venus s'ajouter à la longue liste de criminalité organisée dont ils prennent part. Deux femmes sont également jugées dans cette affaire, la petite amie du chef de bande et une amie proche.
Rappel des faits: la victime vendue pour 2.000 euros au gang par son ex-copain
Une instruction avait été ouverte à Bruxelles début janvier 2020 après la disparition d'une adolescente de 16 ans en France. Portée disparue dans son pays d'origine, la jeune adolescente se serait réfugiée fin novembre 2019 en Belgique avec son petit ami français de l'époque suite à une dispute à l'école.
Elle aurait ensuite été vendue pour 2.000 euros par son propre petit ami aux membres d'un gang à St Gilles. Sa descente aux enfers a débuté... Elle aurait ensuite été contrainte de se prostituer par la bande.
Dans la nuit du 4 au 5 janvier 2020, des suspects sont arrêtés et la victime est retrouvée dans un appartement à Uccle. Les hommes qui l'avaient initialement achetée l'auraient enfermée à plusieurs endroits et lui auraient créé un profil sur le site web de prostitution "Quartier Rouge". La jeune fille aurait alors été forcé de se prostituer à la fois dans le sous sol d'une maison à Uccle (là où elle a été retrouvée) et dans plusieurs hôtels.
La police belge avait été avertie par une amie de la victime en France ayant vu sa photo circuler sur le site en question. Le dossier révèle que d'autres jeunes filles françaises auraient aussi été victimes de ces faits.
Les nouveaux éléments: la bande minimise son rôle dans l'affaire
Notre journaliste, Dominique Demoulin, était sur place ce matin où elle a notamment apprit le rôle de chaque membre de la bande organisée dans cette affaire. "Ils ont tous une vingtaine d'années et quand on les entend, on voit bien qu'ils forment une organisation bien huilée où chacun détient un rôle", précise-t-elle.
Il y a donc d'abord le chef, qui lui, prétend qu'il ne "savait pas que la jeune fille était mineure". Il dit aussi avoir "bien profité de 50% de ses revenus mais sans contraintes et sans violence". La compagne du chef, elle, était chargé de prendre les rendez-vous téléphoniques.
Un troisième surveillait la jeune fille qui était détenue dans une cave à Uccle. Et puis un autres qui prenait les rendez-vous et réservait les chambres d'hôtel... Tous minimisent leurs rôles dans cette affaire.
Prostitution sur mineurs en hausse
Child Focus s'est portée partie civile au nom de toutes les autres victimes non identifiées. Selon l'organisation, ces pratiques de prostitution sur mineurs sont en hausse. 51 dossiers ouverts en 2019, 66 l'an dernier, soit une augmentation de 20%.
Me Nathalie Gallant, avocate du prévenu, a été interrogée par notre journaliste sur place. "On est face à des jeunes fascinés par la société de consommation qui voient l'exploitation de la prostitution comme un moyen de se faire de l'argent facile", explique-t-elle.
Me Sven Mary, qui représente Child Focus, s'est aussi exprimé sur l'affaire: "On lit à travers le dossier que cette fille aurait été vendue. Je ne pense pas qu'elle ait donné son accord pour être vendue!" Et d'ajouter: "Et puis si elle avait véritablement voulue se prostituer, je pense que l'un des buts de la prostitution est de garder de l'argent et pas se faire prendre son argent. Alors venir expliquer qu'ils sont tous des bons samaritains qui sont venus lui donner une structure pour se prostituer et l'aider... on verra ce que le tribunal en pense!"
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