Marie R., une Liégeoise, a comparu devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour des faits d'extorsion avec usage de substances inhibitives et fraude informatique. Déjà condamnée pour des faits identiques, elle est soupçonnée d'avoir administré des médicaments à son ex-mari pour lui soutirer ses biens. La victime est décédée de manière suspecte.
Les faits se sont produits à Gosselies (Charleroi) en 2008. Depuis lors, la prévenue a écopé de trois condamnations pour avoir "endormi" une dizaine de victimes dans la région liégeoise, afin de leur soutirer de l'argent.
Alors qu'elle n'avait plus de contact depuis 10 ans avec son ex-mari Louis, elle avait repris subitement contact avec ce dernier qui venait de se disputer avec sa compagne. Selon la partie civile et le parquet, Marie R. a profité de l'état de faiblesse de la victime et de son alcoolisme pour l'abrutir avec des médicaments et lui faire signer un document lui donnant accès à sa maison, ses cartes bancaires et ses voitures. "La téléphonie démontre qu'elle est allée jusqu'à s'envoyer un sms avec le gsm de son ex-mari pour justifier ce libre accès à ses biens", a expliqué Me Schonnartz, conseil de la partie civile.
Après le décès de Louis, un ex de Marie appelle la police
Après une dernière hospitalisation avec 4,8 grammes d'alcool dans le sang, Louis n'a plus donné signe de vie. L'intéressé a finalement été retrouvé mort après l'ingestion de plus de 200 médicaments. "On a conclu un peu vite au suicide sans faire appel au médecin légiste", déplore la substitute Dutrifoy. "C'est grâce à l'appel à la police d'un ex de la prévenue qu'une instruction a été ouverte. Il doutait de ce suicide, rappelant que Marie R. était capable de tout pour arriver à ses fins. On décèle dans les analyses toxicologiques des médicaments qui n'avaient pas été prescrits à la victime ou dont la boîte n'a pas été retrouvée. Ceux-ci avaient été écrasés dans une bouteille d'eau et dans une bière. J'ai mes convictions mais je ne peux prouver le lien causal avec la mort, puisque l'agonie a duré plusieurs heures et qu'au moment des analyses, les doses n'étaient plus considérées comme mortelles".
Selon le parquet, Marie R. a fait une dizaine d'autres victimes et a subi trois condamnations pour des faits identiques qui n'ont toutefois pas conduit à la mort. Au terme de son réquisitoire, la substitute a requis une peine complémentaire de 2 ans.
De son côté, l'avocate de la prévenue a sollicité l'acquittement, estimant qu'aucune preuve n'était rapportée pour démontrer que sa cliente avait bel et bien administré ces médicaments le jour de la signature du document lui donnant accès aux biens de la victime.
Jugement le 9 janvier.
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