Le corps sans vie d'une personne sans domicile fixe a été retrouvé mardi matin sous un abribus à proximité de la gare de Namur. Il est bien mort de froid. L'autopsie n'a montré aucune trace d'intervention extérieure. Les travailleurs sociaux de la ville le connaissaient bien. Ils sont attristés de ne pas l'avoir convaincu à quitter la rue.
Ce mardi matin, nous évoquions la mort d'un SDF dans un abribus en face de la gare de Namur. Plusieurs personnes nous avaient contactés via le bouton orange Alertez-nous pour nous le signaler. Il s'agissait de Vincent, un homme d'une soixantaine d'années. Depuis 8 ans, il vivait dans la rue. Une de nos équipes l'avait déjà rencontré en novembre 2021. Ce jour-là, l'homme de 60 ans évoquait la difficulté de résister aux températures négatives. "Je suis un vrai glaçon. C'est pas compliqué, malgré les gants, j'ai les doigts gelés. J'ai perdu pas mal de copains de la rue comme ça. Ils sont décédés avec le froid", confiait-il à notre micro. Vincent les a désormais rejoint hier matin, lui aussi étant très probablement victime du froid. Son corps sans vie a été retrouvé dans un abribus en face de la gare de Namur. Les services sociaux lui proposait régulièrement de dormir à l'abri de nuit mais il refusait, évoquant le risque de vol. "Non, c'est une bande de fous là-bas", disait-il à l'une des employés des services sociaux.
Les travailleurs sociaux ont le sentiment d'avoir fait leur possible pour sortir Vincent de la rue mais ce décès reste très difficile à accepter, d'autant qu'il restait de la place à l'abri de nuit lundi soir. "C'est vraiment pas facile, c'est une forme d'échec pour nous. Effectivement, c'est compliqué de convaincre des personnes qui ont un long passé en rue de changer complètement d'avis et puis c'est aussi être confronté à une vie collective en abri de nuit: vous avez des personnes qui n'ont pas le même rythme de sommeil et des personnes parfois délirantes", explique Olivier Hissette, coordinateur adjoint du relais social de la ville de Namur.
Durant l'hiver 2018, la ville de Namur avait décidé de contraindre les sans domicile fixe à rejoindre l'abri de nuit. Très critiquée à l'époque, cette ordonnance de police n'a jamais été réactivée depuis lors, des températures aussi basses n'ayant plus été rencontrées.
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