Beaucoup estiment que les questions du CEB 2015 sont plus faciles que les années précédentes. Le niveau ne cesserait de baisser. Rencontre avec une ancienne professeure de mathématiques.
"Cette figure est-elle un quadrilatère ?" C’est une question posée cette année aux enfants dans le cadre du Certificat d’Études de Base (CEB), qui a lieu cette semaine. Imaginez que vous retournez un instant sur les bancs de l’école, la réponse vous semblerait elle évidente ? Nombreux sont ceux qui pensent en tout cas que les questions du CEB sont plus faciles qu’avant et que le niveau a baissé. C’est le cas de Marie Jaspers, docteur en mathématiques.
Nivellement par le bas
L’épreuve mathématique de fin de matinée du CEB portait sur les solides et les figures. La troisième question consistait à tracer un rectangle à l’aide d’une règle, en fonction d’indications de mesures. Pour Marie Jaspers, la question n’est pas d’un niveau suffisant: "C’est simple. Il suffit de reproduire avec les instruments. Je ne vois pas où est le problème. Il n’y a aucune difficulté à faire cette reproduction. Ce serait plutôt de niveau 4ème primaire que de niveau 6ème primaire."
Les CEB des années précédentes sont revus en classe pour garantir un taux de réussite élevé
Plusieurs semaines avant le CEB, des révisions ont lieu en classe. Elles consistent souvent à refaire les questionnaires des années précédentes. L’objectif est d’habituer les enfants au type de question et garantir ainsi un taux maximum de réussite. Sur les 13 questions du chapitre solide et volume, 11 étaient quasiment semblables à sept des questionnaires des sept années précédentes.
Une baisse des exigences à l’origine d’échecs en secondaire ?
Pour cette mathématicienne, plus que le niveau du CEB, c’est la baisse des exigences qui représente un problème: "Les enfants font toujours des exercices du même type. Ils savent très bien les faire. Mais si on pose un autre type d’exercice... Ils ne savent pas réfléchir. Ils disent ‘Ah non, moi je n’ai pas vu ça, je ne sais pas, je ne comprends pas la question’." Difficulté à réfléchir, à chercher des solutions. Des lacunes en fin de primaire qui expliqueraient un taux élevé d’échec – environ un sur deux – en mathématique, en début de secondaire.
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