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La Belgique frappée par une période de sécheresse: voici pourquoi

 
 

À quelques exceptions près, nous vivons un long épisode sans pluie. David Dehenauw, météorologue à l’Institut royal météorologique (IRM), a été interrogé dans le RTL INFO 13H. "L'hiver était humide, donc là on était bon. Le problème se situe en mars, parce qu'on n'a eu que 2 mm de pluie. Normalement, on a droit à quasiment 60 litres par m² (NDLR: 1 mm par m² équivaut à 1 litre par m²). En avril, la première semaine des vacances de Pâques, c'était vraiment pluvieux, mais à partir de cette semaine-là, on a eu une période de sécheresse qui dure jusqu'à maintenant, sauf quelques averses localisées". Résultat: sur les deux mois de mars et avril, seulement 39 mm de pluie par m² ont été enregistrés au lieu des 106 mm habituels.

D’après le présentateur météo, la situation pourrait devenir inquiétante pour ceux qui ont besoin de précipitations dans leurs activités. "Ça ne va pas s’améliorer les deux prochaines semaines", confie le spécialiste. "Peu ou pas de précipitations. Je ne vais pas dire rien du tout, mais ce qui va tomber ne va pas résoudre le problème, c’est clair".

Autre facteur météorologique à prendre en compte: le vent qui assèche. "En avril, on a eu un vent de secteur nord-est. C'est un vent qui donne un temps sec, qui assèche aussi les sols. C'est de l'air sec en provenance de l'Europe de l'Est", indique David Dehenauw. "Les prochains jours, entre mardi, jeudi et vendredi, on aura un vent de ouest-sud-ouest, qui va souffler avec 4 ou 5 Beaufort au littoral. Donc ça renforce encore, avec les températures, la sécheresse".

L'impact du réchauffement climatique

Comment expliquer ce phénomène de manque de pluie? "On a un anticyclone après l’autre. Donc il y a toujours un blocage dans l’atmosphère. L’été passé, on a aussi eu des blocages. Mais c’étaient des dépressions après des dépressions sur la Belgique. Maintenant, ce sont des anticyclones après des anticyclones", indique David Dehenauw.

Pour le météorologue, la situation est liée au réchauffement climatique. "Le courant-jet perd de l’activité. Donc on a plus souvent le même temps pendant des jours ou des semaines. Donc l’année passée, c’étaient les inondations terribles et beaucoup de pluie, un été vraiment pourri. Pour l’instant, c’est l’inverse", précise-t-il. "On voit depuis quarante ans que le printemps devient de plus en plus sec. Donc, ce que nous sommes en train de vivre maintenant n'est pas anormal dans le scénario du réchauffement climatique".

Pour rappel, le courant-jet, jet stream en anglais, est un courant d'air rapide que l'on trouve dans l'atmosphère. Il est le résultat de la rotation de la Terre et du réchauffement inégal de l'atmosphère terrestre.

Deux semaines ensoleillées à venir

D’un autre côté, cela signifie aussi que nous aurons du beau temps. "Demain, déjà 25°C dans l’intérieur des terres, pareil pour mardi avec quelques nuages peut-être. […] Et puis une chute des températures vers les 20°C en deuxième partie de semaine. Et puis une hausse à partir de dimanche prochain vers les 25°C. Donc pour la semaine d’après, celle du 16 mai, on aura à nouveau des températures de 25°C dans l’intérieur des terres, avec un temps estival", précise le météorologue.

David Dehenauw prévient toutefois que nous ne sommes pas complètement à l’abri de précipitations soudaines. "S’il y a un orage de chaleur. Ça, je ne sais pas le prévoir maintenant. C’est possible, mais c’est aussi très localisé. Donc ça non plus, ça ne va pas résoudre le problème (de sécheresse)".


 

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