En ce moment
 
 

Alexander De Croo s'exprime au sujet de la guerre en Ukraine: "Un certain nombre de pays européens se sentent menacés"

Alexander De Croo s'exprime au sujet de la guerre en Ukraine: "Un certain nombre de pays européens se sentent menacés"
 
UKRAINE
 

La Belgique prendra avec ses alliés de l'OTAN les mesures nécessaires pour "intensifier la dissuasion et la défense", a expliqué jeudi le Premier ministre, Alexander De Croo, dans une déclaration prononcée devant la Chambre à la suite de l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine. Mais ces actions seront toujours préventives, proportionnelles et veilleront à ne pas provoquer d'escalade.

La guerre en Russie est une réalité depuis ce jeudi 24 février. Vladimir Poutine bombarde effectivement des positions stratégiques ukrainiennes, et on ignore jusqu'où il ira dans la prise de contrôle de ce pays ayant des frontières communes avec la Pologne, la Biélorussie, la Moldavie, la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie.

Tous les chefs d'Etats ont exprimé leur crainte et leur colère vis-à-vis de cet envahissement, qui rappelle des moments sombres de notre histoire, qu'on pensait appartenir au passé. "Aujourd'hui, nous vivons l'un des moments les plus sombres depuis la seconde guerre mondiale", a confirmé Alexander De Croo, lors d'une séance plénière à la Chambre, ce jeudi après-midi.

"Depuis les années 1990 et la stabilisation dans les Balkans, on pensait que la paix était définitivement acquise. Aujourd'hui, il semble que rien n'est moins vrai. C'est une agression inédite, jamais vue, à l'égard de l'Ukraine. Cela dérange Vladimir Poutine que les Ukrainiens sont des citoyens libres, que ce pays fait ses propres choix et tourne son regard vers l'Occident. Cette attaque de Poutine est donc une attaque vers la liberté", a-t-il ajouté. 

"Aucun élément ne confirme que la Russie vise également des pays de l'OTAN. Cependant, un certain nombre de pays européens se sentent menacés, et ont donc invoqué aujourd'hui l'article 4 du Traité de l'OTAN. Il stipule qu'en tant qu'alliance, nous nous consultons à chaque fois qu'un pays se sent menacé dans son intégrité territoriale, leur indépendance politique ou leur sécurité".

Ces consultations ont commencé et vont se poursuivre, "mais nos actions seront toujours préventives, proportionnelles et évitant l'escalade".  

Au niveau belge, "nous prenons les mesures nécessaires pour renforcer la protection de nos infrastructures critiques". 

Des mesures fortes ?

Le Conseil Européen va également se rencontrer pour "prendre des mesures plus sévères". Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE annonceront de nouvelles sanctions contre la Russie. "Il s'agit du plus lourd paquet de sanctions de l'histoire de l'Union. Le temps des sanctions graduelles est révolu. Si nous n'agissons pas, Poutine ne s'arrêtera pas une fois l'Ukraine sous son joug", a averti M. De Croo.

Le Premier ministre a décrit le président russe Vladimir Poutine comme "autocrate et cleptocrate", adepte des assassinats et des empoisonnements d'opposants. Les sanctions n'ont pas pour objectif de toucher la population de la Russie, a-t-il dit, mais bien ce régime. "Notre action vise à affaiblir le complexe industriel et militaire de la Russie. En premier lieu, le domaine financier: nous devons isoler les banques et les entreprises d'État russes des marchés monétaires internationaux."

Des représentants de l'élite politique et économique seront ajoutés à la liste des sanctions, "des oligarques russes au club des kleptocrates entourant Poutine." L'ensemble des sanctions devra aussi se concentrer sur la technologie dont la Russie a besoin pour faire fonctionner son économie et assurer ses activités militaires.

"Vladimir Poutine juge la démocratie faible et les valeurs occidentales sans intérêt, parce que nous - contrairement à lui - n'avons pas recours à la violence physique, par ce que nous ne mettons pas des vies en jeu dans des guerres inutiles, parce que nous rejetons la loi du plus fort et préférons le dialogue politique aux missiles de croisière".

Le chef du gouvernement belge a appelé à l'unité au sein de l'UE et de l'OTAN, afin de tenir bon "dans les jours et les mois à venir". "Et nous devrons utiliser cette unité pour mettre fin à la grande injustice faite à l'Ukraine."


 

Vos commentaires