Nicolas Gosset, chercheur à l'Institut royal de Défense, et Olivier Corten, professeur de droit international à l'ULB, étaient invités à l'édition spéciale de 12h30 consacrée à l'invasion des troupes russes en Ukraine. Ils nous ont donnés leur analyse de la situation.
Peut-on dire que Poutine avait caché son jeu ?
Nicolas Gosset : "On est dans une opération militaire qui est d'une ampleur telle qu'il y a une planification rigoureuse derrière ce dispositif qui est mis en place aujourd'hui. Poutine a caché son jeu. Il était connu de la communauté internationale et annoncé depuis un certain temps que l'hypothèse haute d'une invasion de l'Ukraine n'était pas impossible. Elle a été prophétisée, et presque annoncée par Washington depuis 2-3 semaines. On est clairement dans le scénario le plus inquiétant, celui de l'hypothèse haute d'une invasion de grande ampleur avec des cibles multiples, des moyens multiples à la fois terrestres et aérienne. C'est une solution maximaliste mise en place par Vladimir Poutine, afin de régler de manière définitive, pense-t-il le problème ukrainien."
L'Ukraine peut-elle faire face à la Russie, et combien de temps ?
Olivier Corten : "Sur le plan du droit international, l'Ukraine est un pays agressé. Cela signifie qu'elle a les cartes en mains, sur le plan juridique, elle peut riposter militairement, et se faire aider par d'autres États, y compris de l'OTAN. On entend souvent dire que comme L'Ukraine n'est pas dans l'OTAN, on ne pourrait pas aller l'aider, mais légalement on peut. On peut donc lui envoyer des armes, mais aussi, en théorie, de dépêcher des troupes et participer au conflit.
Le droit établit un cadre, il donne des outils, mais il ne donne pas des solutions. On peut imaginer ici que même si cette possibilité est là, elle ne va pas être mise en œuvre. On peut même l'espérer, pour éviter une escalade encore plus grave encore."
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