Pierre-Yves Dermagne vient d'être présenté par le Parti socialiste comme le remplaçant de Paul Furlan au gouvernement wallon, formé autour d'une coalition PS-cdH. À 36 ans, le nouveau ministre des Pouvoirs locaux était jusqu'ici passé plutôt inaperçu dans le paysage médiatique. En coulisse, il était pourtant considéré depuis quelques temps comme l'une des étoiles montantes du PS.
"100% républicain, y compris dans le contexte belge"
Lorsqu'on jette un œil sur les déclarations du Rochefortois de ces derniers mois, un entretien en particulier attire l'attention. En mai 2016, le journaliste François Brabant avait interrogé Pierre-Yves Dermagne pour La Libre. Dans l'interview, le futur ministre wallon prenait clairement position contre l'existence de la famille royale. "Je n'ai jamais caché que j'étais à 100% républicain, y compris dans le contexte belge", déclarait-il. "Je ne peux pas concevoir que, par la naissance, certains aient des droits différents et supérieurs à leurs concitoyens. Pour moi, être de gauche et républicain, ça va ensemble", ajoutait-il.
Lorsque François Brabant demandait à Pierre-Yves Dermagne si la monarchie n'était pas le lien nécessaire entre néerlandophones et francophones, le politique répondait qu'un système alternatif prenant en compte les différentes communautés serait nécessaire. "Un président protocolaire, comme en Italie ou en Allemagne. […] Des personnalités comme Herman De Croo et Herman Van Rompuy, par exemple, auraient été crédibles dans le rôle. Je pense aussi qu’Albert II aurait fait un bon président. Il aurait pu abdiquer comme Roi et devenir le premier président belge. Comme figure de consensus, il avait les qualités pour assurer une transition douce", imaginait le député wallon.
En juin 2016, Pierre-Yves Dermagne faisait partie des invités de l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur RTL-TVI. Celui qui est désormais le nouveau ministre wallon des Pouvoirs locaux avait alors clairement affiché son positionnement républicain et anti-monarchie. "Je suis un homme de gauche qui se bat pour plus de justice sociale, plus d'égalité entre les citoyens. Et donc que le chef de l'Etat soit le chef de l'Etat uniquement et seulement parce qu'il est le fils ou la fille de… ça me pose question", avait-il déclaré, confirmant son opinion sur la famille royale.
Favorable à une légalisation du cannabis
Mais revenons à l'interview qu'il avait accordé à La Libre. Dans celle-ci, Pierre-Yves Dermagne se montrait même favorable à la légalisation du cannabis. Une mesure qui n'est pas originale en soi. Elle a déjà été appliquée aux États-Unis dans certains États, ainsi qu'en Europe, au Portugal par exemple. Malgré tout, ce positionnement tranche avec le point de vue communément adopté en politique.
Le député faisait remarquer que des sommes importantes étaient investies dans la répression policière et judiciaire des drogues illégales. "Et malgré ça, il y a toujours autant de drogues disponibles", jugeait-il.
Pierre-Yves Dermagne estimait alors qu'il fallait repenser l'approche, et même profiter d'une légalisation pour apporter une manne financière aux pouvoirs publics. Il évoquait également un strict encadrement d'une éventuelle légalisation. "Je ne suis pas laxiste, je ne fais pas l’apologie des drogues. J’ai deux garçons, j’espère que jamais ils ne toucheront à la drogue. Mais aujourd’hui, ce qui est très dangereux avec les drogues illégales, c’est le rapport à la grande criminalité. Les gens meurent plus du contexte criminogène qui entoure les stupéfiants que des stupéfiants eux-mêmes", précisait-il.
L'interview complète est disponible sur le site de La Libre.
Anti-monarchiste, favorable à la légalisation du cannabis… l'interview choc de Pierre-Yves Dermagne à La Libre lorsqu'il était encore député
Publié le 26 janvier 2017 à 17h12
Vos commentaires