Après un an et demi de travaux, la Commission attentats présentera ses constats et recommandations cet après-midi en séance plénière de la chambre. Le point final des travaux qui ont abouti à quatre rapports, avec en filigrane cette question: aurait-on pu éviter les attentats du 22 mars 2017? Pour les commissaires la réponse est non, même si de grosses lacunes ont été constatées. Mathieu Col et Steve Damman se sont rendus à la Chambre pour le RTL Info 13H.
La commission a entamé ses travaux un mois après les attentats en visitant l’aéroport, de quoi se rendre compte un peu plus encore de l’ampleur de l’attaque. Pendant un an et demi ensuite et après avoir entendu 99 témoins, experts politiques, ils se sont mis d’accord sur un rapport de près de 1.000 pages. Mais au final, ont-ils l’impression que les attentats auraient pu être évités?
Le risque zéro n'existe pas
Pour Richard Miller, membre MR de la Commission d’enquête sur les attentats de Bruxelles, c’est non. "Il y a des crapules qui ont décidé de se faire exploser en tuant un maximum de gens. Leur décision étant prise. Moi je pense qu’ils n’auraient pas pu être évités".
"On ne peut pas dire ça, clairement ce n’est pas la conclusion du rapport parce que le risque zéro n’existe pas. Mais ce qui est important c’est que les structures de l’Etat soit davantage préparés, aussi bien au niveau budget mais aussi au niveau de la culture. Je pense que la Belgique n’avait pas tellement cette culture de la sécurité, de la collaboration", explique l’Ecolo Gilles Vanden Burre, membre de la Commission d’enquête sur les attentats de Bruxelles.
Des défauts, des failles qui poussent d’autres commissaires à être plus dubitatifs. Peut-être aurait-on pu tout de même faire autrement?
La défaite d'une génération
"Ce n’est pas la défaite d’un seul gouvernement, c’est la défaite d’une génération je pense et c’est vrai il y avait des informations, il y avait des donneurs d’alerte, il y avait une série d’éléments que nous n’avons pas voulu suffisamment voir, que nous n’avons pas pris suffisamment au sérieux", estime le cdH Georges Dallemagne.
Le PS André Frédéric tempère: "C’est facile de dire on aurait pu moi je ne pense pas pouvoir le dire, je n’en sais rien. Je sais que ce débat existe. J’ai envie en tout cas que cela n’arrive plus et qu’on fasse tout ce qui est en notre pouvoir au niveau de l’Etat Belge pour que ça n’arrive plus".
Et c’est pour cela que tous les partis voteront ce rapport et ses recommandations qui devront être mises en œuvre par ce gouvernement et les suivants.
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