C'est désormais un gouvernement démissionnaire qui est à la tête de notre pays. Hier (mardi), Charles Michel a présenté sa démission au roi Philippe. Ce mercredi, le souverain a effectué une première salve de consultations des partis. D'abord avec Benoît Lutgen (cdH) et Gwendolyn Rutten (Open VLD), puis Bart De Wever (N-VA) et Elio Di Rupo (PS). Les consultations ont été interrompues et reprendront jeudi matin.
Le Roi a interrompu mercredi ses consultations. Il a reçu successivement dans la matinée les présidents du cdH, Benoît Lutgen, et de l'Open Vld, Gwendolyn Rutten, et, dans l'après-midi, les présidents de la N-VA et du PS, Bart De Wever et Elio Di Rupo. Les consultations reprendront jeudi matin avec Meyrem Almaci (présidente de Groen), suivie des co-présidents d'Ecolo Zakia Khattabi et Jean-Marc Nollet avant John Crombez, président des socialistes flamands de la spa. Les deux derniers partis à consulter sont donc le MR et le CD&V, pour lesquels l'heure de passage n'est pas encore connue.
Le chef de l'Etat assistera entre temps au concert de Noël donné au Palais de Bruxelles en remerciement de tous ceux qui ont contribué au bon déroulement des activités royales durant l'année. Mardi soir, le Premier ministre, Charles Michel, a quitté la Chambre pour se rendre chez le Roi et lui présenter la démission de son gouvernement. Le Palais a annoncé que le Roi tenait sa décision en suspens.
Une question doit être résolue: des élections fédérales anticipées seront-elles convoquées ou le gouvernement se maintiendra-t-il, en principe sous la forme des affaires courantes moyennant des initiatives parlementaires, d'ici le 26 mai, date prévue des élections fédérales, régionales et européennes?
Revivez le fil des événements de la journée ci-dessous:
15h45 - Elio Di Rupo a quitté le palais sans faire de déclarations. Il y était arrivé à 15h15.
15h00 - Bart De Wever a quitté le palais sans faire de déclarations.
Il y était arrivé à 14h00.
Le président de la N-VA a offert des biscuits d’Anvers à un cameraman de VTM.
11h26 - La présidente de l'Open VLD Gwendolyn Rutten est arrivée chez le Roi
La présidente des libéraux flamands de l'Open VLD, Gwendolyn Rutten, a été reçue par le roi Philippe vers 11h30. Elle est sortie du Palais royal vers 12h35. Comme Benoît Lutgen, elle n'a fait aucune déclaration à la presse.
10h15 - Le roi reçoit Benoît Lutgen, président du cdH
Notre souverain a entamé à 10h15 ce tour politique avec le président du cdH, Benoît Lutgen.
Notre journaliste Loïc Parmentier, accompagné de notre caméraman Pierre Haelterman, fait le point vers 10h30:
"Début des consultations ici au Palais Royal, au coeur de Bruxelles. Le roi va consulter quatre présidents de parti aujourd'hui. Le premier qui est arrivé aux grilles du Palais c'est Benoît Lutgen, le président du cdH, aux alentours de 10h15. Il devrait être suivi par Gwendolyn Rutten, la présidente de l'Open VLD, les libéraux flamands. Deux présidents de parti devront également venir cet après-midi, mais leurs noms n'ont pas encore été confirmés. Après, le roi Philippe arrêtera ses consultations le temps d'un concert de Noël entre 16h et 18h. Il devrait reprendre ses entretiens avec les présidents de parti demain (jeudi)".
L'un des objectifs du souverain est de tenter de trouver le plus petit dénominateur commun entre tous les partis pour sortir de la crise. "Il veut également savoir la position de chaque parti sur un gouvernement d'affaires courantes jusqu'aux prochaines élections, ou leur volonté d'aller vers des élections anticipées. Le maître du temps, désormais, c'est le roi Philippe", a commenté Loïc Parmentier.
Benoît Lutgen est finalement sorti du Palais Royal vers 11h10.
LES SCÉNARIOS POSSIBLES APRÈS LES CONSULTATIONS
Une fois que le roi aura terminé ses consultations, deux scénarios sont envisageables:
- Le roi refuse la démission de Charles Michel. Le gouvernement minoritaire continue dès lors à gouverner. Mais c'est l'option la moins probable.
- Le roi accepte la démission de Charles Michel et là ce sont les parlementaires qui ont la main. Soit ils décident de dissoudre le parlement et on revote dans les 40 jours. Soit il n'y a pas de dissolution des chambres et le gouvernement est dès lors en affaires courantes jusqu'aux prochaines élections prévues en mai.
RAPPEL DES FAITS
Charles Michel n'a pas convaincu
Interpellé à la Chambre mardi à la suite de la démission de la N-VA, le Premier ministre, Charles Michel a tenté d'ouvrir une voie étroite entre la constitution d'une nouvelle majorité, illusoire à 6 mois des élections, et des élections anticipées en février. Il a proposé au parlement une "feuille de route" reposant sur trois champs d'action: pouvoir d'achat, sécurité, climat. Sur le premier thème, il s'est dit ouvert sur toute une série de sujets: taxation de l'énergie (à propos de laquelle il n'a pas exclu une baisse de la TVA), fins de carrière, marché de l'emploi, réforme des pensions, utilisation de l'ensemble de l'enveloppe bien-être, sans oublier la concertation sociale.
Une motion de méfiance
Après la rupture avec la N-VA, l'appel visait clairement les partis du centre et de la gauche. Ceux-ci ont renâclé. L'engagement leur a paru trop vague, limité à l'énumération de quelques sujets. Et un tweet de la présidente de l'Open Vld, l'un des trois partis de la coalition orange-bleu, a un peu plus miné la confiance de l'opposition: Gwendolyn Rutten y disait l'attachement de son parti à achever le travail de l'ex-majorité suédoise sur le budget et le jobsdeal. A 19h30, à la reprise de la séance plénière de la Chambre, les socialistes, rejoints par les écologistes, s'apprêtaient à déposer une motion de méfiance qui laissait au gouvernement 48 heures pour préciser ses intentions.
Ils n'en ont pas eu le temps. Charles Michel a demandé à prendre la parole et a annoncé qu'il se rendait de ce pas chez le Roi pour présenter sa démission. Un cas qui ne s'était plus présenté depuis 40 ans et la démission de Leo Tindemans après le Pacte d'Egmont. Depuis le 8 décembre et le départ des ministres N-VA, le gouvernement fédéral ne tenait plus qu'à un fil.
L'organisation d'élections anticipées paraît peu probable
Il aura toutefois fallu attendre dix jours pour que la démission soit présentée au Roi et que ne commence la liturgie habituelle de la crise, avec la consultation des présidents de parti. L'organisation d'élections anticipées paraît peu probable. La majorité des partis politiques se montrent jusqu'à présent très frileux, à l'exception notable de la N-VA qui dit ne pas les craindre. Sont-elles pour autant exclues? Tout le monde est désormais passé en "mode électoral", confiait-on mardi soir dans un cabinet ministériel.
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