Le Premier ministre Charles Michel était l'invité politique de la rédaction de Bel RTL. Il répondait aux questions de Martin Buxant en direct de Paris où a lieu la COP 21, la conférence contre le réchauffement climatique.
Martin Buxant: La Belgique a été durement critiquée dans les médias français, notamment par rapport au fait que nos services de sécurité ne seraient pas au niveau des services français. Qu'est-ce que vous répondez à cela?
Charles Michel: Je n'accepte pas ces critiques qui sont terriblement injustes. Vous savez, la France n'a pas réussi à empêcher les attentats de Charlie Hebdo par exemple. Lorsqu'au musée juif, un Français est venu assassiner 4 personnes et puis est retourné en France, la Belgique n'a pas stigmatisé les services de renseignement français. On est tous dans le même bateau. La France et la Belgique, au cœur de l'Europe. On est dans un espace où malheureusement il y a, à quelques endroits, des foyers de radicalisme, qu'il faut combattre ensemble, main dans la main.
Est-ce que les Français parlent sans savoir et ne comprennent rien à la complexité de la Belgique?
Je pense que beaucoup de Français aiment beaucoup la Belgique et connaissent bien la Belgique. Mais moi, je ne stigmatise pas le gouvernement français parce qu'il y a une jungle à Calais avec 6000 réfugiés. Je ne stigmatise pas le gouvernement français parce qu'il y a régulièrement à Marseille des meurtres en pleine ville et en plein jour. Je ne stigmatise pas le gouvernement français parce qu'il y a des banlieues où la police n'ose pas se rendre. Chacun doit être modeste et déterminé. Il faut être lucide, recueillir les difficultés et agir pour faire en sorte qu'il y ait plus de sécurité.
Et quand le New York Times explique que les bourgmestres belges disposaient d'une liste avec les personnes radicalisées et n'ont rien dit? Il met quand même le doigt sur quelque chose d'important.
Excusez-moi mais pour moi c'est une présentation qui n'est pas correcte. Que l'on ait fait circuler mieux l'information entre le gouvernement fédéral et les services de sécurité fédéraux et les zones locales, c'est plutôt une bonne chose, mais on doit encore faire mieux en termes de répartition des rôles pour qu'on sache clairement qui doit faire quoi dans ce genre de situation.
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