Plus de quinze jours après les attentats de Paris, Salah Abdeslam est toujours dans la nature. Mais comment l'ennemi public numéro 1 parvient-il à échapper à une traque de grande envergure? Peut-être, comme le laissent entendre les autorités belges, parce qu'il bénéficie de l'aide de complices, pour se loger et pour se déplacer. Un sujet développé par Arnaud Gabriel et Eric Poncelet dans le RTLinfo 13H.
Lundi dernier, le ministre de l'Intérieur répondait à cette question à l'antenne de Bel RTL: comment l'homme le plus recherché d'Europe peut-il échapper à plus de mille policiers. "Je pense qu'il doit avoir beaucoup de supports sur notre territoire, notamment logistiques", déclarait Jan Jambon.
Se cacher: un réseau de maisons sécurisées
Le centre du combat contre le terrorisme américain a ses propres hypothèses pour expliquer la fuite de Salah Abdeslam. Pour l'institution américaine, ce type de fugitif profiterait d'un vaste réseau de maisons sécurisées. Il y aurait une centaine de cachettes en Europe occidentale. Des logements qui ne ressemblent en rien à des bunkers, mais plutôt à des maisons banales, dans lesquelles résident des familles sans histoire. En cas d'alerte, ils peuvent accueillir et cacher les futurs terroristes.
"Si vous vous reposez exclusivement sur un réseau qui est très proche de vous, qu'il soit amical ou familial, vous courrez un risque certain de tomber, surtout lorsque vous êtes l'un des hommes les plus recherchés d'Europe", explique Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme. "Parce que c'est là que la police va aller frapper, chez votre ami, chez vos parents, chez vos cousins, vos frères, etc.", ajoute-t-il.
Se déplacer: des techniques empruntées aux trafiquants de drogue
Pour ne pas être repérés, les terroristes changeraient régulièrement de lieu. Pour y parvenir, ils pourraient peut-être utiliser sur un système bien connu des trafiquants de drogue: le go fast. Le principe est d'utiliser une voiture "ouvreuse" qui devance de quelques kilomètres la voiture qui transporte l'individu recherché.En cas de barrage ou de contrôle, un signal est donné au second véhicule pour qu'il prenne une autre route. "Là on est dans un niveau d'organisation qui devient relativement important. Ça nécessite d'avoir au moins deux véhicules, d'avoir deux à trois personnes qui vous aident", juge Claude Moniquet. "C'est possible, mais ça augmente le risque, donc je ne suis pas sûr du tout que des gens comme ceux-là utilisent cette méthode", estime l'expert.
Salah Abdeslam bénéficie-t-il de ce genre de réseau et d'organisation pour fuir les policiers? Impossible à dire pour l'instant, mais ces hypothèses peuvent notamment expliquer les différentes perquisitions effectuées ces deux dernières semaines sur le territoire européen.
Vos commentaires