La commission d’enquête Publifin se réunit aujourd’hui, après avoir entendu Stéphane Moreau la semaine dernière. Olga Zrihen, présidente de la commission et députée wallonne du PS, est revenue sur son audition, ainsi que sur les objectifs de l’enquête, au micro de Martin Buxant, sur Bel RTL.
MARTIN BUXANT: Qu’a apporté l’audition de Stéphane Moreau ?
OLGA ZRIHEN: "Le constat, c’est que, d’une part, Monsieur Moreau maitrise bien son dossier, mais aussi qu’il faut vraiment que l’on continue à aller beaucoup plus loin pour comprendre comment les mécanismes se sont mis en place. Il ne s’agit pas seulement de nous démontrer l’excellence d’un projet industriel, ce n’est pas ce que l’on questionne. Nous questionnons la manière dont, à un moment donné, on utilise de l’argent public à des fins privées et que certains, visiblement, se sont servis au passage."
Est-ce que vous diriez que Stéphane Moreau a réussi son audition ?
"Je crois que Monsieur Moreau a présenté un dispositif. Est-ce que Monsieur Moreau a répondu à tout ce que les commissaires voulaient ? Non, il a quand même fallu aller très tard dans la nuit pour obtenir ces fameuses rémunérations et surtout les modalités de ces attributions de rémunérations. Il n’a pas demandé le huit clos. Je pense que de toute façon, les commissaires l’auraient sans doute refusé. Nous arrivons petit à petit à comprendre qu’il y a une série d’étapes qui, dans le cadre de la légalité la plus stricte, n’ont pas été respectées et que personne ne veut les évoquer."
Les rémunérations de Monsieur Moreau sont de l’ordre de 900.000 euros par an, est-ce que ce sont des montants qui vous choquent ?
"C’est dans l’indécence la plus totale. Il y a en d’autres qui considèrent qu’ils ont moins à la minute que certains travailleurs. On est dans le scandale. C’est inadmissible. Je rappelle que nous parlons d’argent public, pas d’argent privé."
Les auditions vont se poursuivre sur les fameux comités de secteur. Qu’attendez-vous de ces auditions ?
"Dans les comités de secteur qui ont été à l’initiative de tout le scandale Publifin, il y a des présidents. Qu’ils nous expliquent comment ils travaillaient, ont-ils travaillé avec des injonctions particulières, où sont les procès-verbaux, le taux de présence, ce qu’on attendait d’eux et ce qu’ils ont vraiment réalisé. A ce prix-là, je crois que c’est la moindre des choses."
Jusque quand comptez-vous travailler ?
"Nous avons, d’après la proposition de résolution, un timing de 5 mois. Je vous rappelle que nous travaillons de manière continue. Et s’il le faut, nous rajouterons des séances."
Quel est l’objectif ?
"L’objectif n’est pas de démanteler Nethys. L’idée, c’est que nous avons des instructions très précises : comment cela a fonctionné, où sont passées les dérives, quels sont les non-respects du cadre légal, comment les choses peuvent avancer et surtout, comment tous les contrôles peuvent être mis à tous les étages pour que l’argent public soit largement respecté et surtout retransmis à ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire les communes, les provinces et par conséquent, les citoyens."
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