La Belgique continue de s'organiser en cas de Brexit sans accord. Le gouvernement a réuni ce matin les patrons des douanes, de l'AFSCA, de l'agence fédérale des médicaments et de la banque nationale. L'objectif de cette rencontre est de se préparer au pire scénario, qui approche à grand pas...
Un conseil des ministres spécial s'est tenu ce jeudi matin dont l'objectif était unique: se préparer à un Brexit sans accord. En ouvrant les débats, le premier ministre Charles Michel annonce d'emblée la couleur: "Il faut se préparer. C'est un travail gigantesque qui a été réalisé."
250 mesures législatives et réglementaires sont actuellement prises pour faire face au pire scénario envisagé, un Brexit sans accord: "Ce sont des mesures très variées qui ont dû être prise et qui touche aussi bien aux droits des citoyens, le droit de séjour, des questions de sécurité sociale, d'énergie et de sécurité d'approvisionnement, des questions de finances...", énumère le Premier ministre. La liste est longue.
L’industrie pharmaceutique est l’un des secteurs les plus impactés. L’enjeu éviter les pénuries de médicaments et produits de santé.
Xavier De Cuyper, administrateur général de l'agence fédérale des médicaments et des produits de santé explique: "Le risque zéro n'existe pas et nous pensons justement avoir tout fait pour limiter ces indisponibilités de produits critiques. On ne parle évidemment pas d'aspirines ici. On parle de produits critiques."
Qui des douanes?
Un Brexit dur va entraîner une augmentation de la surveillance et du contrôle à Zeebruges, dans les aéroports, à la gare du midi. 356 agents de douanes supplémentaires sont d’ailleurs engagés. Kristian Vanderwaeren, administrateur général des douanes explique la procédure: "En cas de "no deal", tous les importations et les exportations des marchandises vers ou venant du Royaume-Uni seront soumises à des formalités douanières. Mais aussi, quand ils seront sélectionnés, ils seront soumis à des contrôles douaniers."
Vers une crise financière?
Au niveau économique, la Banque nationale est alarmiste. Le pouvoir d’achat pourrait diminuer de 2,5%... Les emplois menacés et plusieurs secteurs touchés. Hans Geeroms, professeur à la KUL et conseiller à la banque nationale: "L'impact est surtout significatif pour la chimie, la pharmacie, la production des voitures, la pêche et l'agriculture. L'incertitude est énorme", s'inquiète l'expert.
La Belgique est l’un des pays qui souffrirait le plus en cas de Brexit sans accord.
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