Plusieurs convois venus de Bruxelles et de toute la Wallonie ont mené une opération escargot ce matin sur la route avant de se retrouver au pied de l’atomium. Ils sont cafetiers, restaurateurs, travailleurs de l’événementiel et ils lancent un énième cri de détresse. Ils dénoncent surtout les grandes différences dans les mesures de soutien entre les Régions du pays.
Plusieurs collectifs de secteurs directement touchés par la crise mèneront une opération escargot lundi matin, entre 9h00 et 10h00, sur le ring de Bruxelles afin de "célébrer" une année d'arrêt de leurs activités. Un rassemblement est ensuite prévu au pied de l'Atomium jusque 11h.
Notre journaliste Gautier Falque suit cette importante mobilisation. À 8h ce matin, des convois se sont mis en marche en direction du ring de Bruxelles. Des restaurateurs, des cafetiers, des personnes travaillant dans l'événementiel mènent une opération escargot. Ils réclament des aides à la hauteur des pertes qu'ils accusent depuis des mois.
Protestation contre les différences d'aides entre les régions
A Namur, une vingtaine de camionnettes se sont mises en route ce matin. L'une d'elles tirait une remorque avec une affiche sur laquelle on pouvait lire "Je suis dans l'Horeca et je suis dans la merde".
Les manifestants rencontrés ce matin nous ont partagé leur colère au sujet des différences d'aide entre la Wallonie et la Flandre. Au nord du pays, les établissements lésés ont droit à 15% du chiffre d'affaires de 2019. C'est moins dans les deux autres régions.
"Ce n'est pas normal qu'il y ait une disparité comme ça entre les régions. On va essayer de dialoguer avec les ministres De Croo et Vandenbroucke", nous confie Marc Ronveaux, gérant de club et DJ.
C'est aussi plus lent dans les démarches. Les manifestants ont, eux aussi, décidé d'être lents ce lundi. Ils ont pris une heure pour rouler sur le ring de Bruxelles entre 9 et 10h pour un an d'arrêt.
"Tous ensemble, on a décidé de rouler à la vitesse des décisions, explique Celian, employé d’une brasserie à Genval. La vitesse à laquelle ils essaient de prendre des décisions, de reprendre une vie normale. Alors on a décidé de faire un cortège tous ensemble pour faire comprendre à toute la Belgique que ce n’est plus possible."
"On a un salaire à temps plein, et ici on gagne 1000 euros par mois maximum et on n’en sort plus. On est vraiment à bout," ajoute Christophe, serveur à Bouge.
Nous ne sommes plus au bord du gouffre, nous sommes au fond du gouffre.
Marie et ses proches ont 10 restaurants en Belgique. La famille est allée jusqu’à vendre des maisons pour survivre. "Sur 9 mois de fermeture, on a 1.600.000 euros de frais fixes. Vous pensez bien que les aides n’ont rien pu faire contre ça donc a vendu deux maisons privées. Heureusement que mon papa avait de l’immobilier de côté. Je pense à tout ceux qui ne l’ont pas, ça doit être une catastrophe pour eux."
Même constat pour Caroline, gérante de deux établissements. Elle vient de déposer le bilan pour l’un d’eux. "J’ai 140 euros par jour de frais fixes. J’ai 29 euros de la part du gouvernement. Tous les jours, je m’endette de 110 euros."
"Quand je paie ma TVA, je la paie au niveau fédéral comme un restaurant flamand, explique Salvatore. Quand je paie mes contributions, je les paie au fédéral comme un restaurant flamand. Et quand je dois toucher des primes ou des subsides, on me dit que c’est régional et qu’ils n’ont pas assez d’argent. Comme ils n’ont pas assez d’argent, ils nous donnent des cacahuètes."
Les manifestants veulent aussi des dates précises de reprise d’activité pour mettre fin à une incertitude devenue insupportable.
Voici le trajet qui sera emprunté par les manifestants:
Un rassemblement est ensuite prévu au pied de l'Atomium jusque 11h.
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