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Crise énergétique: voici les trois priorités du gouvernement

 
 

"Le premier devoir du gouvernement est de protéger le peuple, pas de diriger sa vie", a déclaré mercredi Alexander De Croo, en paraphrasant l'ancien président américain républicain Ronald Reagan. Dans sa déclaration de politique générale prononcée mercredi à la Chambre, le Premier ministre a mis l'accent sur le rôle protecteur de l'État après avoir rappelé le soutien de la Belgique à l'Ukraine, qualifiant le président russe Vladimir Poutine de "fasciste pur et dur" et "d'homme dangereux".  "Les attaques d'hier sur Kiev et plusieurs autres villes ; les plaines de jeux, les parcs, les universités et les maisons de civils innocents, bombardés, ne laissent aucun doute sur la barbarie du régime. (...) "Notre message aux Ukrainiens est clair et nous vous prenons en témoin : la Belgique n'abandonnera pas l'Ukraine. Nous continuerons à vous soutenir. Nous ne vous laisserons pas tomber. L'Ukraine gagnera cette guerre."

Le Premier ministre a aussi accordé une attention aux manifestations en cours en Iran. Et d'enchaîner sur la protection : "Protéger aujourd'hui, c'est avant tout armer nos familles et nos entreprises face à cette guerre énergétique. (...) Plus de 3 milliards seront ainsi redistribués. Trois milliards (3 millions, ce serait un peu faible)", s'est-il repris après un lapsus.

"Pour cela, le gouvernement se fixe trois priorités" : amortir le choc des prix de l'énergie sur les factures, agir au niveau européen et assurer l'indépendance énergétique.

"Le marché du gaz n'est plus un marché libre. C'est une arme de guerre. La Commission européenne présentera de nouvelles propositions la semaine prochaine. Ce n'est pas trop tôt, parce qu'il est midi cinq", a-t-il déclaré à propos du plafonnement des prix de l'énergie, non décidé au niveau fédéral.

Concernant la troisième priorité : "le gouvernement a également décidé d'examiner comment nous pouvons encore augmenter notre propre capacité énergétique, à la fois nucléaire et renouvelable." Alexander De Croo a aussi défendu le déficit fixé à 3,2% du PIB. "J'entends la critique de cet impact budgétaire. Et je partage l'inquiétude. Mais ma question demeure : qu'aurions-nous dû faire ?" "Réformer", a lancé Sander Loones depuis les bancs de la N-VA.

"Aurions-nous dû laisser nos entreprises faire faillite pendant la crise covid ?", a poursuivi le Premier ministre. "Aurions-nous dû refuser d'accorder des aides aux indépendants? Devrions-nous peut-être laisser notre classe moyenne dans le froid et dire 'tirez votre plan et à plus tard' ? Il est toujours possible de fermer les yeux et de ne rien faire. Mais alors, le coût pour notre économie et pour notre société serait bien plus élevé."


Le trafic de drogue à Anvers en ligne de mire

"Un pays qui protège investit aussi dans la sécurité, dans des rues et des villes sûres", a ajouté Alexander De Croo, alors que la Belgique est confrontée à une vague de violences liées au trafic de drogue. "Notre réponse est claire : nous ne nous laisserons pas intimide", a-t-il indiqué, annonçant un milliard d'euros pour la police et la justice. "Si la menace évolue, la police et la justice doivent s'adapter. Dans cette optique, le gouvernement lance une nouvelle trajectoire de réforme. Pour que les moyens supplémentaires injectés soient encore plus rentables, qu'ils améliorent la protection du citoyen et le service. Je ne prendrai qu'un exemple : notre pays compte 225 bâtiments judiciaires, les Pays-Bas en comptent 25, soit 200 de moins ! Si nous voulons que les nouveaux investissements soient rentables, nous devons oser rationaliser." Un plaidoyer en faveur de davantage de fusions des zones de police a aussi été formulé.

"Nous sommes l'une des économies les plus ouvertes au monde"

Alexander De Croo a également annoncé des investissements dans la Défense et la cyberdéfense offensive et défensive en accélérant la cinquième composante. "Dans les moments difficiles, le caractère fait la différence", a conclu le Premier ministre. "Quel est le caractère de notre pays qui fêtera son bicentenaire dans quelques années ? Où est notre force ? Nous sommes l'une des économies les plus ouvertes au monde. Cette ouverture nous apporte croissance et prospérité. (...) Mais "être ouvert" n'est jamais neutre. Être ouvert, c'est aussi faire le choix d'une communauté de valeurs. Le choix de la liberté et de la démocratie. (...) C'est la base de la vraie liberté. Des citoyens forts, résilients et indépendants, aussi en ces temps difficiles." Le débat parlementaire sur cette déclaration et le budget aura lieu mercredi à partir de 10h00. Le vote de confiance est prévu jeudi à partir de 15h10.


 

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