François De Smet, le président de DéFI, était l’invité de Fabrice Grosfilley ce matin sur Bel RTL. Alors que le débat sur la vaccination obligatoire va débuter en commission santé de la Chambre, il a détaillé la position de son parti.
Dans ce débat, la position de DéFI est plus nuancée que celle d’autres partis. Ils plaident pour la vaccination obligatoire pour les plus de 50 ans seulement.
"Voilà comment nous en sommes arrivés à cela : nous constatons que l’Italie a pris cette mesure, nous constatons qu’elle est promue par Nathan Clumeck, le professeur qui a relativement vu juste depuis le début de cette épidémie, et elle répond à une logique. Quand le Conseil d’Etat a taclé le gouvernement sur la culture il a rappelé une chose fondamentale, c’est que la démocratie et l’Etat de droit, c’est la proportionnalité et la nécessité des mesures. Si vous appliquez cela ici, on peut se dire qu’une mesure qui vise les plus de 50 ans, c’est-à-dire les plus fragiles, les plus immunodéprimés se trouvent en général aussi au-dessus de 50 ans, ça a une logique à la fois sanitaire, sociétale parce que c’est plus facile à faire que de vacciner toute la société, et c’est lisible. Et ce n’est ni plus ni moins discriminant que la mesure consistant à demander aux soignants de se vacciner. Et il y a une certaine logique. A partir du moment où vous avez un virus qui circule beaucoup beaucoup plus, et qui reste pour l’instant pas un simple rhume, ça reste logique de vouloir protéger avant tout les plus faibles et aussi de désengorger les hôpitaux. Je rappelle que le problème c’est aussi que toute une série de traitements conventionnels, les cancers et une série d’autres maladies, sont mis en pause pour l’instant", a-t-il expliqué.
En dessous de 50 ans, la vaccination reste cependant "très utile, et il faut continuer à la promouvoir", a-t-il rappelé. "Mais j’ai l’impression, au stade actuel, que si vous faire la balance entre le sanitaire, l’acceptabilité sociale et le gain pour la société, ce n’est pas indispensable de le rendre obligatoire" en-dessous de 50 ans.
Vers des amendes ?
Le problème aujourd’hui sera de définir les sanctions qui seront appliquées pour celles et ceux qui ne respecteraient pas l’obligation vaccinale. "C’est le nœud du débat où on doit progresser. On ne peut évidemment pas mettre des gens en prison" pour non-vacination. "On peut éventuellement faire comme dans d’autres pays et tabler sur des amendes", a-t-il avancé.
Enfin, faut-il vraiment légiférer alors que le variant Omicron est particulièrement moins virulent que le Delta ? "C’est vrai, on est très tard", reconnait-il. Mais légiférer sur la vaccination a toujours tout son sens selon lui : "Nous ne savons pas en face de quoi nous sommes. Omicron amène un tsunami de contaminations. Tout le monde espère que ce virus va devenir endémique et aussi grave qu’une grippe, mais on n’en est pas sûrs. Ce virus nous a hélas toujours surpris. Donc avoir ce débat ne serait-ce que pour les éventuelles vagues à venir, ce n’est pas du luxe et il faut l’avoir."
DéFI soutient en outre l’obligation vaccinale des soignants.
Vos commentaires