Charles Michel a présenté la démission de son gouvernement ce mardi soir au roi. Le Premier ministre a tenté de convaincre le Parlement de travailler de manière constructive avec son gouvernement minoritaire jusqu'aux élections de mai. Il n'est cependant pas parvenu à persuader les parlementaires qu'il adapterait sa politique gouvernementale.
Alors que Charles Michel tentait encore de convaincre les députés de ne pas déposer de motion de méfiance ce mardi soir, un détail a peut-être joué dans la balance. Vers 20h, la présidente de l'Open VLD, les libéraux flamands, membre du gouvernement minoritaire de Charles Michel, a publié un tweet. En quatre phrases, Gwendolyn Rutten a manifesté son souhait de terminer le travail effectué durant quatre ans par le gouvernement: "plus de jobs, plus de pouvoir d'achat et plus de prospérité. C'est pourquoi le budget du jobsdeal est si important".
À l'intérieur même de la majorité, il n'y avait plus la confiance suffisante
Vouloir poursuivre la même ligne politique menée depuis quatre ans alors que le Premier ministre affirme vouloir adapter ses projets pour travailler en partenariat avec les députés? La phrase a fait l'effet d'une provocation dans les rangs de l'opposition (opposition qui est désormais majoritaire au Parlement fédéral, n'oubliez pas).
"Nous n'avons pas fermé la porte. C'est l'Open VLD, madame Rutten, qui a dit elle-même 'On continue quelque part comme avant', alors que le Premier ministre dit autre chose. À partir du moment où vous avez un gouvernement qui est formé de trois partis qui sont minoritaires, et qu'un des trois dit autre chose que le Premier ministre, ça devient compliquer de continuer", a d'ailleurs réagi Benoît Lutgen, interrogé par Chantal Monet et Gilles Gengler ce mardi soir.
Le son de cloche est similaire du côté d'Ecolo. Le co-président du parti, Jean-Marc Nollet, a été interviewé par nos reporters: "À l'intérieur même de la majorité, il n'y avait plus la confiance suffisante, puisque le VLD tirait d'un côté, et le Premier ministre tirait de l'autre. Très clairement, au moment où on devait laisser un espace de 48h, le vote n'aurait de toute façon pas eu lieu aujourd'hui, il y avait donc de facto 48h. Mais on a bien senti au sein de la majorité que ça tiraillait aussi. Le fait que le Premier ministre ait remis en question des politiques qu'il avait jugées importantes pour lui, mais qu'il dise à la tribune qu'il les abandonne, qu'il les oublie… Forcément, le VLD ou d'autres au sein de sa majorité, là il y avait un problème pour eux. Donc de ce fait-là, le Premier ministre en a tiré la seule conclusion qu'il pouvait en tirer, à savoir aller au Palais et déposer sa démission".
Gwendolyn Rutten dément: "C'est une absurdité"
De son côté, la principale intéressée dément s'être désolidarisée du Premier ministre et de ses partenaires de gouvernement. "Non, pour moi c'est une absurdité. Ce matin j'ai entendu à la radio que la sp.a (NDLR: socialistes flamands) allait déposer une motion de méfiance, et nous l'avons toujours dit, si une motion de méfiance est déposée, cela n'a pas de sens dans une démocratie. Et c'est ce qui s'est passé aujourd'hui. La ligne du VLD est de soutenir un projet social et économique important, plus de jobs, plus de prospérité et plus de pouvoir d'achats", a-t-elle indiqué à notre équipe.
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