L'ex-préformateur Rudy Demotte (PS) était l'invité de Christophe Deborsu dans "C'est pas tous les jours dimanche". Il est revenu sur l'échec des négociations entre le PS et la N-VA.
Un gouvernement avec le PS et la N-VA, c'est impossible. Voilà la conclusion à laquelle sont arrivés Rudy Demotte et Geert Bourgeois. Pour résumer son propos ce midi, le PS était prêt à aller jusqu'à un certain point vers une nouvelle réforme de l'état, avec de nouvelles compétences pour les Régions, mais la N-VA n'a rien accepté de sacrifier de son programme et dans le même temps, le MR refusait de participer à un gouvernement qui régionaliserait encore plus de compétences. C'est le MR qui a surtout bloqué au niveau institutionnel: "On a eu un parti qui voulait le maximum, la N-VA, et un parti qui n'acceptait pas le minimum, et là on peut dire qu'il se trouvait du côté francophone et que ce n'était pas le PS. Nous avons toujours été un parti qui était prêt" à avancer sur des réformes de l'État, a déclaré Rudy Demotte.
Le point de non-retour : la N-VA qui veut scinder la perceptions des recettes fiscales
Plus de compétences pour les Régions, oui, mais pas aux conditions de la N-VA. "Quand on voit l'appareil du parti, essentiellement de la N-VA, il y a eu beaucoup de difficultés à se départir de son programme. Et quand j'ai entendu dire qu'on a demandé à la N-VA de mettre son programme à la poubelle, c'était une logique communication, mais il s'est passé exactement le contraire. On avait des pistes de compromis et on a eu la grosse artillerie institutionnelle qui rendait impossibles les accords : Mettre en péril les équilibres de la sécurité sociale. C'étaient des cassages des mécanismes de solidarité. Vous pouvez avoir très bien des approches qui tiennent compte des territoires. Mais la solidarité interpersonnelle, notamment sur la perception des recettes, ne peut pas être brisée. Si vous avez des cotisations de sécurité sociale qui sont perçues sur une base territoriale (la Flandre, Bruxelles et la Wallonie percevant chacun pour soi-même), on a là un problème", pour le PS.
Le riche paie pour le pauvre et non le Flamand paie pour le Wallon
Rudy Demotte qui en a profité pour casser la rhétorique de la N-VA : "Quand on parle de solidarité sociale et de sécu, c'est d'abord basé sur le riche, qu'il habite en Brabant wallon ou en Flandre occidentale, qui paie pour celui qui a moins de moyens où qu'il soit dans le pays. Ce n'est pas la Flandre en tant que telle qui paie pour la Wallonie." Par exemple, le Brabant wallon est la 2ème province la plus riche du pays. Et "si vous regardez ce qui se passe entre la Campine et la Flandre occidentale, il y a des écarts de richesse en Flandre qui sont absolument considérables."
Le PS ne veut pas augmenter les impôts mais revenir sur les cadeaux du gouvernement Michel
Ce qui fait peur à l'opinion publique flamande, ce ne sont pas les propositions du PS, qui sont séduisantes, mais bien qu'elles ne creusent encore plus le déficit budgétaires et nécessitent donc plus d'impôts pour compenser. "Est-ce qu'on va payer plus d'impôts ? Non. C'est prouvé par le rapport européen. On est en train de connaître un déficit du budget de l'État qui est lié moins à l'évolution des dépenses (+0,2) qu'à la perte de recette (-0,9). Par le tax-shift ou la réduction d'impôt des sociétés, le gouvernement Michel a organisé un définancement de l'État. Quand on parle de réalisme, il faut regarder du côté des recettes et des dépenses. On a reporté aussi beaucoup de dépenses sur les communes, les communes flamandes le disent aussi", a répondu M. Demotte. Idem pour le retour à une pension à 65 ans : "Le raisonnement est vicié. Le relèvement de l'âge de la pension, le problème n'est pas 65 ou 67 ans. On aurait très bien pu avoir 65 ans mais augmenter les taux d'activité vers les 65 ans. Le MR n'a pas choisi cette voie."
Désormais, Paul Magnette tente d'avancer sur un gouvernement sans la N-VA.
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