Bénédicte Linard, ministre Ecolo de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), était l'invitée de Fabrice Grosfilley lundi matin. Elle est forcément revenue sur la fermeture des secteurs culturel et récréatif, qui a soulevé une vague d'indignation de grande ampleur ce week-end (voir les détails). Une décision qu'avait clairement dénoncée le parti Ecolo hier, qui a appelé à revoir les mesures de fermeture des salles de cinéma et de spectacle par voie de communiqué. "Quand une mesure ne fait pas sens, il y a de l'incompréhension partout", a commencé par dire Bénédicte Linard, tentant d'éluder la question délicate: le secteur culturel doit-il, ou pas, respecter les dernières règles (donc la fermeture depuis le dimanche 26 décembre) ?
"Il y a déjà des règles qui sont respectées, et c'est donc ça qui suscite l'incompréhension", dit-elle alors, admettant ensuite, finalement que "clairement, cette décision (la fermeture du secteur culturel en intérieur) doit être revue. C'est une erreur à mon sens".
Allez-vous leur demander de fermer ?
"Ce n'est pas mon rôle de demander au secteur de fermer, mais de le soutenir dans cette crise, ce que je fais depuis deux ans. Si des règles doivent être respectées, elles doivent aussi pouvoir être dénoncées quand c'est nécessaire. Et c'est ce qui se passe aujourd'hui: on interroge une mesure qu'on trouve incompréhensible", poursuit-elle.
Il y a donc aujourd'hui "un acte politique porté par le secteur culturel, et qui dit: 'nous faisons attention à la crise, nous savons qu'il y a des mesures à prendre, mais il faut qu'elles soient proportionnées à la situation".
Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, va recevoir (mardi) le secteur culturel, "c'est une bonne chose, j'espère que très vite, cette mesure de fermeture pourra être revue".
N'est-ce pas dangereux quand des ministres comme vous semblent cautionner une certaine forme de désobéissance ? Demain, ce pourrait être les bowlings ou les restaurants qui n'appliqueraient plus les mesures…
"Ce que je crains surtout, c'est qu'on perde totalement l'adhésion de la population face aux mesures sanitaires. Je suis aussi ministre, un petit peu, de la Santé, et clairement, (le variant) omicron est présent, il prend de la place, on doit être prudent. Et aujourd'hui, si (les mesures) ne font pas sens, on va perdre l'adhésion. Donc il faut prendre des mesures de protection, tout en permettant aux gens de participer à des activités qui sont bien plus sûres quand elles sont encadrées".
La ministre a évoqué les aides financières qui ont déjà été proposées, et de nouvelles qui vont l'être.
Et puis, cette question. Est-ce qu'à un moment donné, vous avez pensé à démissionner ?, à laquelle Bénédicte Linard répond sans répondre: "Je suis là depuis longtemps, et ce n'est pas ce qui est sur la table aujourd'hui, puisque (…) je ne lâcherai pas le secteur culturel. Je suis là depuis le début, je me bats avec eux depuis 20 mois".
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