La mission des informateurs royaux Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens a été prolongée par le roi Philippe vendredi midi, au terme d'une audience au Palais de Bruxelles, où ils ont présenté un rapport "intermédiaire". Au cours d'un point presse qui a suivi leur premier rapport au Roi, Bouchez et Coens ont écarté l'alternative entre une coalition bourguignonne et une coalition arc-en-ciel. La seule solution possible se situera "au centre".
La mission des informateurs royaux Georges-Louis Bouchez et Joachim Coens a été prolongée par le roi Philippe vendredi midi, au terme d'une audience au Palais de Bruxelles, où ils ont présenté un rapport "intermédiaire". "Nous avons rencontré les dix partis", a déclaré Bouchez lors d'une conférence de presse. "Nous leur avons demandé de répondre à une série de questions. Nous leur avons aussi demandé quelles étaient leurs priorités dans le cadre d'un prochain gouvernement. Sur base de leurs réponses, on a pu dégager 5 thématiques: le déficit budgétaire, la politique sociale, l'emploi, le climat et la justice et la sécurité/l'immigration. A partir de là, nous allons devoir déterminer quels sont les points de convergences entre les partis en vue de constituer un début de discussion pour une formation gouvernementale".
Les informateurs royaux ont écarté l'alternative entre une coalition bourguignonne et une coalition arc-en-ciel. La seule solution possible se situera "au centre". "On a pu écarter les deux pistes qui reviennent le plus souvent au niveau médiatique et dans l'opinion publique, à savoir l'arc-en-ciel et la bourguignonne", a ajouté Bouchez. "Deux formule qui n'offrent soit pas une stabilité suffisante, soit qui posent des difficultés de rassemblement entre les partenaires potentiels. Aujourd'hui, nous considérons nécessaire de sortir de cette dichotomie entre ces deux formules comme si elles étaient les seules qui puissent exister car dans le cadre de nos discussions, nous estimons que d'autres formules existent. Ces autres formules partent d'un axe central pour le prochain gouvernement car la constellation de partis en présence aujourd'hui ne permettront pas de qualifier un gouvernement plutôt de droite ou plutôt de gauche mais qu'une seule solution possible sera située au centre si l'on veut réunir une majorité parlementaire suffisamment large. Nous travaillerons sur base des 5 thèmes que nous avons évoqué en repartant avec cette volonté de chercher un point de compromis sur le centre afin d'éviter ce que nous avons pu voir ces dernières semaines dans les négociations, d'avoir une polarisation du débat obligeant une série de formations politiques de devoir faire des concessions trop importantes à leurs yeux".
Les présidents du MR et du CD&V feront un nouveau rapport au plus tard le 13 janvier prochain, selon un communiqué du Palais royal. La mission du duo avait débuté le 10 décembre dernier, pour tenter d'ouvrir la voie à la formation d'un gouvernement fédéral de plein exercice, dont la Belgique est privée depuis un an. La prolongation de leur mission était attendue, alors que leur travail semble jusqu'à présent avoir confirmé l'incompatibilité d'associer PS et N-VA dans un gouvernement. Lors de leur désignation, les deux nouveaux présidents de parti avaient assuré n'exclure aucune piste de coalition. Ils ont tenté de remettre le PS et la N-VA autour de la table, alors que l'impossibilité d'une alliance entre ces deux partis semblait déjà avoir été actée. Malgré leurs efforts, le fossé entre les deux plus grandes formations du pays ne s'est pas amenuisé.
Dimanche dernier, le président du PS, Paul Magnette répétait à l'envi que la N-VA ne voulait faire aucun compromis, confirmant que de nouvelles discussions avaient eu lieu. Deux jours plus tard, Rudy Demotte (PS), officialisait en radio l'impossibilité pour son parti de gouverner avec les nationalistes flamands. "Ne perdons plus de temps à discuter de ce qui n'est pas possible pour nous. Il y a un choix à faire: ou le PS, ou la N-VA", avait-il affirmé. "On est en train de faire croire qu'une coalition avec la N-VA est possible. C'est un mensonge. Ce n'est pas une option." Après cette sortie dans la presse, l'informateur Georges-Louis Bouchez s'est limité à prendre acte de "l'exclusive" prononcée par le PS à l'égard de la N-VA. Une nouvelle rencontre entre MM. Magnette et De Wever mercredi, sans les informateurs, n'a vraisemblablement pas permis de faire bouger les lignes.
Vos commentaires