En pleine tempête sociale, alors qu'une grève frappe la SNCB depuis 7 jours en Wallonie, que le réseau TEC est en grande partie à l'arrêt depuis hier, Frédéric Gillot, ancien syndicaliste dans la métallurgie (près d'un quart de siècle chez ArcelorMittal) et député wallon du PTB, était l'invité politique de Bel RTL, ce mercredi matin. Il a répondu aux questions de notre journaliste Antonio Solimando.
Pas de grève en Flandre. La Wallonie ne se tire-t-elle une balle dans le pied?
Je crois qu'en Flandre, le mécontentement est vraiment large aussi.
Je partage le problème des navetteurs, je suis moi-même un usager des transports publics.
Je comprends beaucoup de choses mais je comprends aussi que ce n'est jamais qu'une réponse à la provocation d'un gouvernement qui lui-même organise le chaos. Ce qu'il faut comprendre, c'est que les travailleurs n'ont pas d'autre choix et que ce n'est jamais de gaieté de coeur qu'ils partent en grève.
Il faut avoir conscience que dans notre histoire, ce sont les grands mouvements sociaux qui ont pu amener des avancées et le fait de mieux vivre.
La SNCB est en situation d'ultra-endettement, elle est ultra-déficitaire. Se battre pour quelques jours de récupération ne met-il pas en danger toute l'entreprise?
Je répondrais: est-ce bien le moment de s'attaquer aux jours de récupération des travailleurs? Il faut quand même revenir là-dessus: ces travailleurs prestent des heures supplémentaires par rapport à leur travail. Ils ne font que récupérer des heures qu'ils ont prestées.
Il faut financer les services publics et c'est ce que le PTB met en avant. Et pour ça, il faut aller chercher l'argent là où il est, notamment, et on l'a défendu plus d'une fois avec notre taxe des millionnaires, en faisant payer les plus riches. Il n'y a pas que la SNCB, il y a l'enseignement et d'autres secteurs où on assiste depuis de nombreuses années à un désinvestissement du service public.
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