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Interrogé sur Francken et le Soudan, Didier Reynders met les choses au point: "J'en ai assez"

 
 

Didier Reynders (MR), vice-Premier ministre fédéral et ministre des Affaires étrangères, a été interviewé en direct ce mercredi soir sur RTL-TVI pour La rentrée politique. Hakima Darhmouch l'a interrogé sur plusieurs sujets, dont la récente polémique concernant la collaboration de la Belgique avec le gouvernement soudanais pour le rapatriement d'immigrés.

Le 7 septembre, le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, a annoncé que le Soudan était prêt à délivrer des laissez-passer pour permettre le rapatriement de ses ressortissants qui séjournent illégalement en Belgique. Le pays allait pour ce faire envoyer une équipe à Bruxelles permettant l'identification de ces ressortissants. Selon le spécialiste du Moyen Orient, Koert Debeuf, cité par 'De Morgen', il est vraisemblable que cette équipe soit composée d'agents des services secrets soudanais. Selon le cabinet du secrétaire d'Etat à l'Asile, Theo Francken, sont visés des migrants qui veulent gagner la Grande-Bretagne et ne demandent pas la protection de la Belgique.

Cette annonce a été un choc pour de nombreux députés de l'opposition et plusieurs organisations non gouvernementales, car le président soudanais est poursuivi pour crimes contre l'humanité et que son régime est régulièrement décrié.

Ce mercredi soir, dans l'émission La rentrée politique, Hakima Darhmouch a interrogé Didier Reynders (MR), ministre fédéral des Affaires étrangères, sur cette polémique.

S'ils ne demandent pas l'asile, il faut pouvoir les identifier

"Il faut être très clair sur ce sujet. Il n'y a pas du tout de collaboration avec un régime. Il y a une mesure très technique d'identification. Des gens arrivent sur notre territoire, ils peuvent demander l'asile, il y a une procédure pour ça. Mais s'ils ne demandent pas l'asile, il faut pouvoir les identifier. Ce qui a été fait, c'est identifier des personnes avec la collaboration de l'ambassade du Soudan et de responsables soudanais", a tenu à préciser Didier Reynders.

J'en ai un peu assez de ces indignations sélectives

Le ministre libéral a ensuite poursuivi son commentaire sur ce sujet. "J'en ai un peu assez de ces indignations sélectives. Quand le gouvernement de monsieur Hollande (ndlr: le précédent président de la France, socialiste) fait exactement la même chose au début de cette année, je n'entends aucun socialiste et aucun écologiste réagir. J'ai même entendu un écologiste dire que c'était faux, alors que le ministre de l'Intérieur français vient de le confirmer", a réagi Didier Reynders. "Et quand un gouvernement suédois expulse une quinzaine de Soudanais en 2016 de manière forcée, les écologistes qui sont au gouvernement en Suède ne réagissent pas", a-t-il ajouté.

Bien sûr que nous sommes opposés au pouvoir soudanais

Didier Reynders a demandé à revenir "à la réalité". "Bien sûr que nous sommes opposés au pouvoir soudanais, au régime. D'ailleurs, nous avons très peu de contacts. Notre ambassade est au Caire (ndlr: capitale de l'Egypte), on n'est pas en contact direct. On n'a pas envie de travailler avec ce gouvernement. Ici on est dans l'identification de personnes", a-t-il précisé. "L'Union européenne a d'ailleurs passé un accord avec le Soudan en matière de migration", a-t-il rappelé.


 

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