Jean-Pascal Labille, ex-ministre et actuel patron des Mutualités socialistes, et Marc Goblet, secrétaire de la FGTB ont déposé une proposition commune qui vise à réduire le temps de travail. M. Labille en a parlé ce jeudi matin sur Bel RTL.
Jean-Pascal Labille, le patron des Mutualités socialistes, était l’invité de la rédaction de Bel RTL ce jeudi matin. Interrogé par Martin Buxant, il a détaillé la proposition qu’il a mise sur la table avec le secrétaire général de la FGTB, Marc Goblet.
Martin Buxant : Avec votre collègue de la FGTB, Marc Goblet, vous proposez de réduire le temps de travail collectivement. Alors comment on fait?
Jean-Pascal Labille : Quand on a un taux de chômage des jeunes comme il est aujourd’hui, c’est-à-dire de 40% à Charleroi, de 25% à Bruxelles, de 22 ou 23% à Anvers. Il faut aussi le dire, je pense qu’on ne peut plus continuer les politiques d’emploi de la même manière. Les réductions linéaires de cotisations sociales n’ont pas démontré qu’elles étaient efficaces et tout le monde a essayé de les appliquer. Nous voulons aujourd’hui une réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire, avec maintien du salaire et ces réductions de cotisations sociales permettraient de financer le coût additionnel pour l’entreprise.
M.B. : Est-ce que ce sera coercitif pour les employeurs ? Est-ce que ce sera obligatoire ?
J.L. : Ça sera avec embauche compensatoire. Quand on parle du projet français. On dit que ça n’a pas marché en France.
M.B. : En France, tout le monde veut revenir là-dessus. On dit que c’est un carcan rigide qui empêche le développement économique.
J.L. : Absolument pas. En France, ça a permis de créer 350.000 emplois malgré deux freins immenses qui ont été mis. C’est que le patronat a obtenu une dérogation à l’embauche compensatoire et on défiscalisé les heures supplémentaires. Si vous vouliez tuer le projet, vous faisiez ça.
M.B. : Donc, les 35 heures, solution pour la Belgique ?
J.L. : Je pense que oui. En tout cas, ce que nous voulons c’est qu’on y réfléchisse et qu’on y réfléchisse en partenariat bien sûr avec le monde patronal.
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