Rachid Madrane, le ministre PS de l’Aide à la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, doute de l'efficacité des mesures mises en place par le gouvernement fédéral en matière de radicalisation.
Rachid Madrane, le ministre PS de l’Aide à la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, était l’invité de la rédaction de Bel RTL ce mercredi matin. Martin Buxant l’a interrogé sur la radicalisation de certains jeunes.
Combien de jeunes sont-ils incarcérés aujourd’hui pour des faits de radicalisme?
"A l’heure où je vous parle, il y a cinq mineurs qui sont pris en charge, et qui nous sont confiés par la justice en IPPJ, des jeunes qui ont eu de près ou de loin affaire avec des questions de radicalisme."
Est-ce que ça a tendance à augmenter ?
"On ne voit pas une tendance d’augmentation. J’ai encore posé la question à des professionnels. Mais bon, on a fait des formations, on travaille cette question. Mais sincèrement, je ne vois pas de hausse sensible."
Est-ce que le système de détection des faits de radicalisation chez les jeunes est efficace ? On les repère à temps ces jeunes-là qui se radicalisent ?
"En tout cas sur le terrain, toutes les associations nous font remonter qu’il n’y a pas aujourd’hui massivement de jeunes qui tombent là-dedans. Mais on doit être attentif à ce que tous ces jeunes qui sont des proies faciles pour ces recruteurs soient protégés. Et donc, je pense que les dispositifs qu’on a mis en place au niveau de la Communauté française sont efficaces et montrent leurs résultats."
Et le taux de rechute ?
"Pour les IPPJ, on a parfois des gosses qui reviennent deux, trois fois. Mais ici en l’occurrence, par rapport aux questions dont on parle on n’a pas eu de récidive."
Et là vous dites ‘bravo’ au gouvernement fédéral qui a serré la vis en matière de radicalisation ?
"Bravo, c’est un grand mot. Je pense à cette publicité: "C’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins". Je trouve qu’ils ont beaucoup parlé. Depuis janvier, ils nous avaient annoncé un plan pour février. On est en juillet et on est en train de courir pour essayer de faire passer une série de choses. Je trouve que toutes les mesures ne sont pas efficaces."
Qu’est-ce qui n’est pas efficace ?
"Par exemple, le retrait de la carte d’identité existait déjà."
Et ce n’est pas efficace ça ?
"Vous pensez que cela va régler les problèmes ? Et les convertis, vous allez en faire quoi ? Ceux qui sont convertis et qui vont sur ces terrains de guerre. Je ne suis pas sûr que l’efficacité soit là. Ils essayent de montrer qu’ils s’en occupent. Moi, j’émets de grands doutes."
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