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La Belgique veut rapatrier UNIQUEMENT les enfants des djihadistes détenus dans des camps syriens: "Ils sont les victimes du comportement de leurs mères"

 
 

Le Ministre des Affaires étrangères, Philippe Goffin (MR), était l'invité de BEL RTL jeudi matin. Il est largement revenu sur un sujet qui fait débat en Belgique (et en Europe): le rapatriement des enfants partis (ou nés sur place) avec leur mère en Syrie, qui rejoignait à l'époque leur compagnon et donc, de facto, l'organisation terroriste Etat islamique. Ils sont 42 actuellement dans des camps syriens, à vivre dans des "conditions épouvantables", a expliqué le Ministre.

Il y a débat car l'Etat belge a fait appel d'une décision de justice qui lui imposait de rapatrier les enfants et leurs mères. "Nous sommes clairement opposés pour le moment au retour des mères. Mais nous souhaitons que les enfants, qui sont les victimes du comportement de leurs mères, puissent revenir ici. Je suis allé moi-même dans un camp en Jordanie, je peux vous dire que c'est déjà épouvantable".  

Philippe Goffin le dit très clairement: "Je ne comprends pas que les mères ne permettent pas à leurs enfants de retrouver des conditions de vie décentes chez nous. Elles sont allées là volontairement, sur un terrain terroriste".

N'est-ce pas un peu hypocrite de dire qu'on rapatrie les enfants et pas les mères, quand on sait qu'elles ne vont pas laisser des enfants  de 2, 3, 4 ou 5 ans rentrer tous seuls ?

"Je pense que quand on est parents, on peut aussi veiller au bien-être de ses propres enfants. Et la plupart de ces mères sont de toute façon condamnées ici, par défaut, à des peines de 5 ans de prison. Donc elles seront séparées de leurs enfants".

Il faudrait, d'après le Ministre, "que les mères acceptent simplement de se séparer leurs enfants", pour qu'ils puissent revenir vivre dans de meilleures conditions sur notre territoire.

A-t-on les moyens logistiques pour les rapatrier rapidement ?

"On parle d'un territoire en guerre: la Syrie est un territoire compliqué pour nous, donc il faut travailler sur le côté opérationnel. On est en train de travailler sur différents scénarios de rapatriement, mais je dois rester discret pour d'évidentes raisons de sécurité".

Une situation délicate, donc. Et "il faut ajouter que pour l'instant les Kurdes et les Syriens ne sont pas favorables à la séparation des mères et des enfants. Ils ont précisé il y a deux semaines qu'ils souhaiteraient peut-être, eux-mêmes, juger les personnes qui se sont rendu coupables de faits criminels. Je rappelle qu'on est en présence d'une organisation terroriste", dit Philippe Goffin.


 

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