Selon le Bureau du plan, le déficit public pour l'année 2020 en Belgique devrait s'élever à près de 50 milliards d'euros. Comment combler le déficit et éviter la faillite au pays? Nous avons interrogé les partis politiques pour obtenir leur avis sur la question.
Avec la crise sanitaire, le déficit estimé pour 2020 est passé subitement de 11 à près de 50 milliards d’euros. Cela représente 5.000 euros par Belge rien que pour cette année. La dette publique nationale globale atteint quant à elle près de 420 milliards d’euros.
Impossible bien entendu de résorber rapidement cet endettement. Voyons donc les solutions envisageables et les avis des partis politiques.
Les impôts
Premier levier pour parvenir à réduire l'endettement: les impôts, en les augmentant ou en les baissant.
"Nous demandons une contribution plus juste des plus riches. Une contribution de solidarité du capitale et des grandes fortunes", réagit Meyrem Almaci, présidente de Groen (écolos flamands). "On pense qu'il faudra faire contribuer davantage ceux qui ont les épaules les plus larges comme on dit. C'est-à-dire qu'il faudra bien une contribution sur les bénéfices des multinationales et sur les plus gros patrimoines ou sur les revenus du capital", estime Paul Magnette, président du Parti socialiste.
Voici la stratégie du côté du Mouvement réformateur. "Il faut baisser les impôts sur les bas et moyens revenus, sur les petites entreprises, pour leur permettre de reprendre de l'activité économique", confie George-Louis Bouchez, président du MR.
Le taux d'emploi
Deuxième levier : le taux d’emploi. Plus il y a de gens qui travaillent, plus il y en a qui cotisent. Et avec la crise sociale qui s'annonce et les licenciements, il faudra remettre un maximum de gens au travail.
"Il faut les guider vers de nouveaux emplois. Il faut qu'on ait un système pour guider les gens vers de nouveaux emplois et ne pas les garder inactifs, sinon on ne peut pas payer les factures du futur", explique Egbert Lachaert, président de l'Open VLD (libéraux flamands).
"Il faut surtout activer les gens et relancer l'économie, comme ça il y a beaucoup plus de recettes c'est le plus important pour le moment", réagit quand à lui Joachim Coens, président du CD&V (chrétiens-démocrates flamands).
La planche à billets
Troisième levier : la planche à billets. C’est paradoxal: il faudrait s’endetter davantage pour stimuler l’économie et permettre à terme de s’en sortir.
"Je crois qu'il ne faut pas hésiter à recourir à l'emprunt, et aller chercher l'argent là où il est, c'est-à-dire dans la planche à billets de la banque centrale européenne en grande partie. C'est ce que tous les états autour de nous vont d'ailleurs faire", estime François De Smet, président de DéFI.
Stimuler l'épargne
Enfin, on peut aussi stimuler l’économie via l’épargne.
"300 milliards sont aujourd'hui sur les comptes des particuliers. Il ne faut évidemment pas les piquer, les voler, mais il faut les stimuler pour que cet argent-là, plutôt que de dormir sur des comptes, puisse nourrir la machine économique. Venir dans des prises de capitaux dans les PME, et donc recréer de l'emploi", lance Maxime Prévot, président du CDH.
"Chez Ecolo, nous plaidons pour un vrai plan de redéploiement, et pas seulement de relance. Parce que la relance ça signifierait que rien ne s'est passé, et qu'on peut continuer comme avant. Or on ne veut pas que cette crise soit juste une parenthèse. On veut que ce soit un tournant, et c'est pour ça que nous plaidons pour un vrai redéploiement", indique Rajae Maouane, co-présidente d'Ecolo.
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