Si la loi sur l'encadrement des salaires n'est pas revue, la FGTB ne s'installera pas à la table des négociations pour fixer l'accord patrons-syndicats pour 2023-2024.
Thierry Bodson était l’invité politique de Bel RTL ce mardi matin. Le président de la FGTB a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley. Alors qu'une conférence sur l'emploi est organisée aujourd'hui et demain par le ministre fédéral Pierre-Yves Dermagne pour réformer le marché du travail, le syndicaliste a envoyé un message clair au monde politique.
L’un des objectifs de la coalition Vivaldi, c’est d’améliorer le taux d’emploi. Il est de 71% aujourd’hui. Cela veut dire qu’en gros 7 Belges sur 10 en âge de travailler travaillent. On voudrait le porter à 80%. Est-ce possible ou pas ?
"En tout cas cela pose question parce que cela représente 600.000 emplois à créer et il y a 350.000 demandeurs d’emploi dans ce pays. Donc, il y a une inconnue à l’équation que je voudrais connaître et on va peut-être nous répondre dans les deux prochains jours. Mais quoi qu’il en soit, pour améliorer les conditions de travail et le rendre plus attractif les salaires doivent à nouveau un peu décoller. Il faut savoir que le salaire à l’embauche, c’est-à-dire le salaire qu’on propose à un travailleur lorsqu’on l’engage, est aujourd’hui en 2021 plus petit qu’en 2019."
Mais il y a une loi sur la compétitivité et une norme salariale. Et à priori on ne va pas en sortir ?
"Alors, si on n’en sort pas, il n’y aura pas d’accord interprofessionnel. Le message est clair de la part des organisations syndicales. La loi de 1996 doit être modifiée pour le prochain accord interprofessionnel, sinon il n’y en aura pas."
C’est donc pour l’année prochaine…
"On refusera de s’asseoir à une table des négociations. On va encore nous dire il y a 1 ou 2% pour les salaires, alors que pour 2012-2022 la Banque nationale prévoit un taux de croissance de 9% cumulé sur deux ans. C’est impensable. On ne peut pas aller raconter cette histoire-là aux travailleurs et à nos affiliés."
Il n’y aura donc pas de prochaines négociations d’accord interprofessionnel si on ne change pas la loi de 1996 ?
"Si on ne change pas cette loi, on ne négociera pas."
C’est la FGTB qui le dit ou l’ensemble des syndicats ?
"Aujourd’hui, je parle pour la FGTB mais je pense qu’on est rejoint par les autres syndicats."
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