La N-VA veut supprimer le revenu d'intégration sociale des accros à l'alcool ou aux drogues, accros au point de ne pas être en état de décrocher un emploi, s'ils refusent de suivre un traitement.
Les CPAS de Wallonie réagissent avec effroi à la proposition d'une députée N-VA de supprimer l'aide sociale du CPAS en faveur des bénéficiaires du revenu d'intégration sociale (RIS) qui souffrent d'une dépendance à l'alcool ou à autres drogues les empêchant de décrocher un emploi. Le président de la Fédération des CPAS de Wallonie, Luc Vandormael, la qualifie de "cynique" et estime que "cette nouvelle sortie du parti nationaliste flamand contre l'accès aux droits fondamentaux commence vraiment à faire peur!", s'interrogeant sur la prochaine catégorie de personnes qui sera dans leur collimateur.
"Une des conditions pour bénéficier du RIS est d'être disposé au travail, ce qui est différent"
"Si quelqu'un persiste à refuser une cure de désintoxication, on doit pouvoir lui retirer le RIS", résumait vendredi la députée Valérie Van Peel, qui est par ailleurs présidente du CPAS de Kapellen (province d'Anvers). Selon la N-VA, pour percevoir le revenu d'intégration sociale, le demandeur doit prouver qu'il est à la recherche d'un emploi. "C'est faux", rétorque M. Vandormael. "Une des conditions pour bénéficier du RIS est d'être disposé au travail, ce qui est différent", nuance-t-il, ajoutant que les cas d'alcoolisme ou de toxicomanie doivent être considérés comme des raisons de santé empêchant cette disponibilité.
"Exclure les personnes dépendantes de leurs droits sociaux, c'est les considérer comme une sous-catégorie de personnes"
Une telle mesure priverait les familles de moyens de subsistance et ferait subir à la personne et son entourage une "double peine": la difficulté de vivre avec une dépendance et celle de la privation des moyens de survie, rappelle le président des CPAS wallons. Luc Vandormael évoque le traitement de la dépendance comme une démarche prise en toute liberté, avec un consentement éclairé. "Exclure les personnes dépendantes de leurs droits sociaux, c'est les considérer comme une sous-catégorie de personnes", conclut-il.
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