(Belga) L'impossibilité d'adapter les tarifs ferroviaires à l'évolution des coûts fait perdre à la SNCB 90 millions d'euros par an, a affirmé mardi le patron de la société des chemins de fer, Jo Cornu, devant la Commission Infrastructure de la Chambre.
Le parlement s'est penché sur le rapport rendu par la Cour des comptes sur la mise en oeuvre des contrats de gestion qui lient la SNCB et Infrabel à l'Etat. La Cour formule plusieurs observations critiques qui n'ont pas toutes été du goût de M. Cornu. L'administrateur-délégué s'étonne que lorsqu'elle évalue l'évolution de la dette de l'opérateur ferroviaire, la Cour n'évoque pas le problème de l'inflation à laquelle la société ne peut faire face par manque de liberté tarifaire. Il met aussi en avant le déploiement du système de sécurité ECTS par la SNCB et qui représente 16.000 euros par place assise, absent lui aussi. De manière plus générale, M. Cornu a rappelé le rôle joué par le conseil d'administration, composé politiquement, dans les choix ferroviaires. L'instance n'est pas visée dans le rapport qui, toutefois, en matière de gouvernance, pointe du doigt l'absence de l'un des commissaires du gouvernement lors des réunions du comité d'audit interne de la SNCB. Les négociations du nouveau contrat de gestion de la SNCB et d'Infrabel sont en cours. Elles pourraient aboutir en mars ou en avril. Le dernier contrat remonte à 2008 et a fait depuis lors l'objet d'avenants réguliers. Une pratique critiquée par la Cour des comptes qui a formulé plusieurs recommandations, notamment le choix d'objectifs de résultat plutôt que de moyen. De leur respect pourrait dépendre une partie de la rémunération des dirigeants des sociétés ferroviaires. La ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, voit cette formule d'un bon oeil et la préfère à une pénalité imposée à l'un ou l'autre des opérateurs. "Une pénalité financière imposée à une entreprise financée par l'Etat serait contreproductive", a-t-elle souligné. (Belga)
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