Le bourgmestre de Forest Marc-Jean Ghyssels est l’invité de la rédaction de Bel RTL. Martin Buxant l’interroge sur l’état de la prison de sa commune, en pleine grève des gardiens.
Martin Buxant: Sur l’instabilité du bâtiment de Forest, est-ce que ça risque de s’effondrer?
Marc-Jean Ghyssels: La commission de surveillance a attiré mon attention sur une cheminée qui est sanglée et qui menace de tomber. Donc je dois aller assez rapidement avec la régie des bâtiments, avec des experts en stabilité. Dans l’état actuel des choses, pendant la grève, ce n’est pas possible. Donc dès que la grève sera terminée, j’espère que ça se terminera, on va aller examiner cette situation sur place et là je prendrai éventuellement un arrêté partiel ou total de fermeture de la prison de Forest.
M.B.: Donc vous voulez fermer cette prison?
M.G.: J’ai lu dans le Soir aujourd’hui que le ministre est sur la même longueur d’onde, donc à terme il souhaiterait fermer Forest. Maintenant ce que je veux aussi c’est que ça tourne et que si on fait des travaux qui sécurisent le bâtiment, je ne suis pas non plus quelqu’un d’insensé, je pèserai évidemment le pour et le contre, ça ne se ferme pas comme un établissement.
M.B.: Si on ferme Forest, on doit reloger ces détenus, c’est facile?
M.G.: Là, c’est de la compétence de l’Etat fédéral évidemment, la gestion des prisons relève du fédéral et donc c’est le fédéral qui doit trouver une solution pour ça.
M.B.: Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a une prison voisine de celle de Forest à Saint-Gilles. Et là, elle est en meilleur état. Pourquoi?
M.G.: Elle semble en meilleur état et donc d’après ce qu’on dit, mais moi je n’ai pas de vérification, c’est qu’elle serait comptabilisée plutôt comme prison flamande. Et donc on sent aussi qu’il y a peut-être un problème communautaire là derrière.
M.B.: Plus d’investissements dans une prison flamande?
M.G.: Oui, il semble que les prisons au nord du pays sont en meilleur état.
Solidaire des agents: "C'est le gouvernement qui prend les détenus en otage"
Marc-Jean Ghyssels s’est également dit solidaire de l'action des gardiens. Il se demande aussi s'il n'eût pas été préférable de demander des renforts à la protection civile, voire à la Croix-Rouge, plutôt qu'à des militaires pour assurer une partie de leurs missions durant la grève.
"Je comprends les revendications des agents pénitentiaires car on leur demande de faire le même boulot en gagnant moins et en réduisant les effectifs alors que tout le monde reconnaît qu'il manque des agents pénitentiaires en prison". Pour le député-bourgmestre socialiste, c'est le gouvernement fédéral, et non les agents pénitentiaires, qui prend les détenus en otage. A ses yeux, en envoyant des militaires dans les prisons, le gouvernement fédéral se livre à un exercice de musculation supplémentaire pour passer en force là où il faut de la concertation sociale. "N'était-il pas plus responsable de faire intervenir la protection civile, ou la Croix-Rouge", a-t-il demandé.
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